En dépit de l’accord tripartite Gouvernement-Patronat-Syndicat, signé en fin de semaine dernière, l’intersyndicale de l’éducation composée de la FSPE, du SNE et le SLECG ne tempère toujours pas ses ardeurs sur la question de grève qu’elle compte lancée après l’épuisement de son préavis de grève déposé au ministère de tutelle. Si l’on en croit le secrétaire général de la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Éducation, Salif Camara, l’intersyndicale de l’éducation ne se sent pas concernée par ce protocole d’accord. Selon ce syndicaliste, les raisons sont liées à la non prise en compte des revendications à 80 pour cent.
Si cette grève elle est lancée, quel impact pourrait-elle avoir sur l’avancement des programmes scolaires ? est-elle opportune à cet instant ?
Pour répondre à ces questions, la rédaction d’avenirguinee.org a interrogé des leaders d’opinions.
Rencontré à Lambanyi, dans la commune de Ratoma, le coordinateur national de la plateforme nationale de participation et d’initiative citoyenne (PNAPIC), s’est exprimé sur le sujet. Pour Ahmed Sékou Traoré, il est ‘’inopportun’’ d’aller en grève après les perturbations subies par le système éducatif guinéen durant les dernières années.
« Vous savez que nous, en tant qu’acteurs de la société civile, spécifiquement nous sommes très engagés dans l’éducation des enfants. Et, c’est une grosse préoccupation pour nous d’entendre qu’il y a un mouvement qui risque d’être déclenché en cette période-ci. Vous savez, on a fait des années en toute vérité, ou l’éducation de nos enfants a été sérieusement perturbée, très affectée et pour quel résultat après ? Que la satisfaction des désirs personnels. Aujourd’hui, je ne dis pas que ce n’est pas un droit et je ne nie pas en tant qu’acteur social, je sais que c’est le droit des syndicalistes de revendiquer. Mais, je ne serai pas d’accord, très sincèrement, en cette période d’examens qui s’approchent à grand pas, que ça soit un moment où on déclenche les grèves », dit-il.
Et de poursuivre : « Vu le passé, vu tout ce que subissent nos enfants, même l’enseignement n’est pas assez soutenu en temps normal d’ailleurs à plus forte raison en période exceptionnelle. Il est difficile de continuer à punir nos enfants, c’est ça le problème. Quelque part, nous devons avoir pitié de ces enfants qui sont parfois victimes de part et d’autre. Donc, en tant qu’éducateur, nous devons voir le passé récent, voir le présent et se projeter dans un futur pour dire ce que nous voulons pour nos enfants ? Nous ne devons pas oublier que cette relève-là en a n’est trop subi parce qu’il y a des moments où simplement des guéguerres personnelles font que les centrales déclenchent des mouvements et lorsqu’ils sont satisfaites à moitié ou même le ¼, ça suffit pour eux de continuer. Mais et les dégâts causés ? Et le tort causé aux enfants ? », s’interroge ainsi ce leader d’opinion.
« Après, ajoute-il, « en toute sincérité, nous sommes responsables quelque part. Et, pour ce devoir de conscience, de morale et de mémoire, je voudrais que nos chers camarades réfléchissent mieux avant de déclencher quoi que ce soit », souhaite Ahmed Sékou.
Les deux Ibrahima Sory pour avenirguinee.org