UFDG à Kankan. Lancées le mois dernier, par le président de la transition le colonel Mamadi Doumbouya, les assises nationales se tiennent à Conakry et à l’intérieur du pays. Mais, force est de constater que dans plusieurs localités du pays, les citoyens n’ont pas répondu à cet appel de la junte, qui veut que les guinéens se parlent pour guérir les plaies.
A Kankan, ville de la Haute Guinée, malgré la présence des autorités administratives et celles venues des sous-préfectures, les citoyens ont carrément boudé ces rencontres. Sans occulter le fait que les partis politiques UFDG et le RPG ont également brillé par leur absence dans ces assises .
Interrogé sur les raisons du boycotte, Antoine Dogbo, secrétaire fédéral de l’UFDG de Kankan, s’est exprimé en ces termes : « Je crois que les assises nationales sont un véritable point nodal pour que les guinéens puissent être ensemble. Si l’UFDG n’a pas participé, la raison est liée au fond. Il y avait des préalables qui n’ont pas été donnés à l’UFDG. Nous n’avons pas eu le TDR, tout a été brusquement lancé ; il fallait aller faire quoi dans la salle ? Parce que pour inviter un intellectuel, il faut lui donner la base réelle sur laquelle ont doit faire les débats. Donc, nous avons suspendu notre participation », dit-il.
Prenant l’exemple sur les derniers évènements à Kankan, qui ont occasionné des destructions massives, il avance que « les véritables victimes sont les politiciens. Par exemple mon parti, si on devait vraiment s’asseoir, qui a été victimisé à Kankan ? C’est bien l’UFDG. C’est chez nous qu’on a brûlé des cases, tabassé les gens, fracturé les jeunes, on a cassé des boutiques… Quand on doit faire des assises dignes de nom, il faut que la victime participe. Si quelqu’un doit pardonner, nous pensons que nous devons participer. On n’a pas eu l’honneur d’être parmi ceux-là qui doivent participer, on ne participera pas », a-t-il fait savoir.
De Kankan, Souleymane Camara pour avenirguinee.org
UFDG à Kankan