Lors de l’audience tenue le lundi 25 mars 2025 devant la nouvelle composition de la chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne sous le régime précédent, Amadou Damaro Camara, a renouvelé sa demande de mise en liberté provisoire. Il a imploré le procureur spécial, Aly Touré, de ne pas s’y opposer cette fois-ci.
À la barre, Amadou Damaro Camara, qui est en détention préventive depuis avril 2022 et hospitalisé à l’hôpital sino-guinéen depuis un an, a exprimé son désarroi : « Monsieur le président, dans exactement 15 jours, j’aurai 72 ans, MashAllah. Trois semaines plus tard, j’aurai passé 2 ans en prison. Depuis 15 mois, je suis malade et hospitalisé. Je suis obligé de porter cet appareil sur mon pied toutes les trois heures pour éviter de me blesser car je ne ressens plus rien. Malheureusement, depuis deux semaines, ma condition s’est détériorée de manière inquiétante. Les médecins m’ont averti que si cela continue, je risque de perdre mes orteils voire plus. »
Il a ajouté : « J’ai déjà fait 5 demandes de liberté provisoire, toutes accordées. Je sollicite humblement à présent, sachant que personne ne souhaite me voir mutilé, que la cour accepte de m’accorder une liberté provisoire sous contrôle judiciaire pour éviter que je perde mon pied. »
Amadou Damaro Camara a conclu en affirmant : « Je ne représente aucune menace pour la société ni pour l’État. Je supplie humainement le procureur de ne pas s’opposer à ma demande. »
À noter que Damaro Camara, Michel Kamano, ancien premier questeur de l’Assemblée nationale, Zenab Camara, ex-deuxième questeur de l’Assemblée nationale, et le propriétaire des tours siamoises de Kakimbo Cheng Jiin-Suey alias Kim sont poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics d’un montant de 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale à Koloma.
Fodé Camara pour avenirguinee.org