La drogue, selon Larousse, est une substance psychotrope naturelle ou synthétique, généralement nuisible pour la santé, susceptible de provoquer une toxicomanie, et consommée en dehors d’une prescription médicale. Ces substances dont l’usage excessif est toxique en raison aussi de la dépendance qu’il crée, mais aussi le fait qu’il peut conduire l’utilisateur au suicide.
La Guinée, un pays de l’Afrique de l’ouest, peuplé d’environ 14 millions d’habitants avec une population pratiquement jeune, a tendance à devenir la plaque tournante de la vente et la consommation de la drogue.
La preuve, mercredi dernier, les autorités de la transition, en dépit des efforts déployés pour la lutte contre l’importation de ces substances, ont annoncé la saisine 𝐝𝐞 𝟐 𝐭𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝟔𝟎𝟑,𝟏 𝐤𝐠 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐜𝐚ï𝐧𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐢𝐭𝐨𝐫𝐢𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬. Une annonce qui suscite encore des interrogations sur l’utilisation de la drogue, la couche juvénile qui, en partie, devient de plus en plus dépendante.
La rédaction d’avenirguinee.org, soucieuse et curieuse pour le bien de ses lecteurs, a pris l’initiative de rencontrer ce jeudi, des spécialistes dans le domaine de la prise en charge des toxicomanes ce, en vue du sevrage mais également des traitements utiles pour une cessation de la consommation pour les patients.
Trouvés au Service d’Aide aux Jeunes en situation difficile par la drogue en Guinée « SAJED G », situé au quartier Dabompa, dans la commune de Matoto, Dr Marie Koumbassa et Yamoussa Bangoura, tous médecins traitants des toxicomanes ont répondu à nos énormes questions.
D’entrée, Dr Marie Koumbassa a abordé le sujet sur les méfaits de la drogue. Selon elle, » la drogue peut entraîner un effet psychique chez le consommateur « . Arrivée à ce stade de dépendance, elle indique les traitements une stratégie prolifique est utilisable pour le traitement.
» Quand le patient vient sur le tableau, les gens qui décident vraiment d’abandonner, parce qu’il y a beaucoup de jeunes surtout des cadres, des universitaires, des fonctionnaires qui veulent abandonner. Il y a un contrat, on te fait signer le contrat, on dit le contrat que c’est pour un mois. Donc, on hospitalise la personne, on fait d’abord le test si tu nous dis le type de drogue que tu prends mais, on fait le test aussi. C’est-à-dire tu es venu volontairement parce que tu vois que vraiment la drogue là n’est pas bon pour toi, tu veux abandonner quel contrat on dit ? Leur dire : on ne va pas te prendre comme quelqu’un qui a le trouble, parce que tu es venu volontairement. Dans ce contrat, on signifie que tu as un temps de deux semaines, sans drogue. Tu peux même sortir pour aller chercher ton manger et revenir parce qu’après deux semaines seulement on doit reprendre le test. Donc, quand tu faillis à ce contrat, on constate après le test, on trouve les traces seulement ou on t’appréhende avec la drogue, là, on te dit le contrat c’est fini », a-t-elle fait savoir.
Dans la foulée, elle signale que certains patients ne » prennent qu’une semaine et d’un seul coup, ils trouvent qu’ils ne peuvent plus. Malgré tout, ils abandonnent »
Mais, dit-elle, les patients chez lesquels la drogue a un effet psychique, : » là, on fait le sevrage mais, surveillé par nous-même et après, on gère le trouble. Il y a des séances de psychothérapies parce qu’il y a des psychologues. Avec ces gens, il n’y a pas de contrat parce qu’il est venu sur un tableau de dépression, accompagner de délire : les troubles psychiatriques qui sont là, donc c’est des gens qu’on surveille de près ».
Au regard des types de patients toxicomanes qu’ils reçoivent, le coordinateur du service, Yamoussa Bangoura a, quant à lui, développé la politique de prévention contre l’utilisation de la drogue et son importation sur le territoire national. Pour ce faire, il recommande 4 axes prioritaires.
« Il faut d’abord accompagner les ONG de lutte contre la drogue, parce que nous devrions sensibiliser, informer le public, les jeunes pour qu’ils soient informés.
Deuxièmement, c’est la législation en la matière : Il faut réadapter cette législation en la matière, plus la législation est tenace, plus les trafiquants sont dissuadés et aussi même en matière de prévention, la consommation sera très ralentie.
Et l’autre aspect important, c’est des moyens adéquats : Il faut accompagner des institutions de lutte contre la drogue. Par exemple, je veux parler de l’OCAD : il faut les accompagner par des moyens adéquats ; on a vu des chiens qui accompagnent des policiers en matière d’enquêtes, on en n’a pas ; des véhicules qui sont là-bas à l’OCAD, ils sont vieillissants ; les outils qu’ils ont sont vieillissant et tout cela mérite d’être accompagné.
Aussi, la volonté politique : Quand on veut lutter contre la drogue, il faut une réelle volonté politique. La volonté qu’on a est faiblement exprimée. C’est dans les périodes de transition que les trafiquants profitent parce qu’ils pensent vraiment que les voies sont autorisées ; ils peuvent vraiment faire leurs sales besognes pour rentrer au pays.
Et autres aspects, il faut des dispositifs c’est-à-dire une synergie d’actions entre les acteurs qui luttent contre la drogue. Parce qu’il me semble que ces acteurs de répression ne parviennent pas à conjuguer les mêmes verbes. Et, c’est ce que nous voyons sur le terrain, il faut que cela soit cohérent », a conclu ce responsable.
A noter que la structure « Service d’Aide aux Jeunes en situation difficile par la drogue en Guinée « SAJED G », a été créée en 2019 par un groupe composé des médecins, des laborantins, des gens de la société civile, afin de traiter les consommateurs de drogues.
Ibrahima Sory Camara et Ibrahima Sory Sylla pour avenirguinee.org
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