Mardi dernier, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya a procédé au lancement des assises nationales au palais Roi Mohamed V. La cérémonie, organisée sous tutelle du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation au niveau national, a connu la présence entre autres des acteurs politiques, de la société civile, le corps diplomatique.
En conférence de presse ce vendredi, à la maison commune des journalistes, le président du FND a consacré une bonne partie de sa communication sur ces assises. Makanéra Kaké, qui était présent à cette rencontre, a fait savoir son appréciation de cette initiative du CNRD.
« Vous le savez très bien, le lendemain du 05 septembre, le peuple de Guinée s’est réveillé avec la prise du pouvoir par le CNRD, ouvrant ainsi à la transition guinéenne. Depuis cette période, les autorités du CNRD, les partis politiques, la société civile, sont en train de travailler pour que notre transition soit une réussite. Et, ce que j’ai beaucoup aimé, tous sont d’accord pour qu’on fasse que cette transition soit la dernière. Mais, pour que la transition soit la dernière, qu’est-ce qu’il faut ? personne n’a une recette miracle. Il faudrait qu’entre nous nous échangions, nous discutons pour qu’on puisse trouver une solution idoine nous évitant désormais une transition. Parce que quoi qu’il arrive, toute transition, c’est une rupture de l’ordre constitutionnel. Qui dit rupture de l’ordre constitutionnel, veut tout simplement dire que nous régressons par rapport à la démocratie. Et, la régression par rapport à la démocratie, c’est la régression aussi par rapport à notre condition de vie », dit-il.
Et de poursuivre, « J’ai apprécié la décision du CNRD, qui a invité le peuple de Guinée à une assise nationale. Parce que pour moi, les deux sont intimement liées. C’est-à-dire la transition et les assises nationales. Parce que si je prends la transition, l’objectif, nous étions dans un État, nous allons vers un État qui est censé être nettement meilleur. Puisque nous parlons de la démocratie, donc nous étions dans un État d’exception. Aujourd’hui, nous voulons aller vers l’ordre constitutionnel mais, qui doit être nettement meilleur que le jour où les militaires ont pris le pouvoir pour que nous puissions construire notre pays.
C’est pourquoi, j’ai pensé que les assises nationales d’ailleurs c’est une conviction chez moi, constituent l’un des éléments importants pour la réussite de la transition. Parce que quand vous prenez les assises nationales qui doivent tourner autour de la vérité et pardon, vérité cela veut dire que nous allons réécrire notre histoire, c’est pourquoi ces assises là sont importantes. Elles sont importantes, parce qu’elles appellent les guinéens au pardon. D’abord, pour que les gens puissent pardonner, il faudrait qu’on crée des conditions de pardon. Les conditions de pardon, c’est lorsqu’on se rencontre, on discute, on se dit les vérités. Et, en ce moment, on pourra pardonner. Surtout lorsque nous prenons en compte le cas guinéen, la plupart des crimes dont les gens ont encore en mémoire qui les freinent sont les crimes qui ont été causés il y a plusieurs années ».
Plus loin, l’ancien ministre a fait une demande aux partis politiques et organisations de la société civile qui ont boycotté ces assises.
« Je profite de vos micros, pour appeler mes frères de la société civile, de la société politique qui n’ont pas accepté d’être à la cérémonie d’ouverture des assises nationales, d’accepter de se mettre au-dessus de tous les différents qui nous oppose, pour se mettre au service de notre nation en acceptant de venir pour animer les assises. Parce qu’on ne pourra pas faire bouger les lignes quand on est à la maison, certains disent que nous ne connaissons pas le TDR. Donc, on ne peut pas participer non, on peut participer tout en proposant des TDR tout en améliorant les TDR proposées. Quand on est politique, on est censé être leader ; quand on est leader, c’est celui qui anticipe, c’est celui qui voit avant les autres. Donc, aujourd’hui, la situation est telle que pendant la transition la choses est plus facile, parce que le CNRD ne doit pas être vue comme une opposition à quelqu’un, personne n’est opposé au CNRD, parce que le CNRD, je l’ai dit je l’ai répété est une simple parenthèse. Le CNRD est un gouvernement de circonstance qui est appelé à disparaître en fonction du temps, donc aujourd’hui l’objectif principal de ces assises, c’est de nous faire participer ».
Alhoussein Sy Savané pour avenirguinee.net