Pour ‘’ désamorcer’’ la crise en Guinée, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a dépêché un émissaire à Conakry. Arrivé à Conakry depuis plus de 24h, le médiateur de l’institution sous régionale a eu une première rencontre avec les ministres de l’administration du territoire et de la décentralisation Mory Condé et des affaires étrangères Dr Morissandan Kouyaté.
Faut-il rappeler que l’ex président béninois arrive dans un contexte tendu lié à la dissolution du FNDC annoncé par le MATD.
Au sein de la classe politique, des voix estiment que l’émissaire de la CEDEAO devrait obtenir de la junte militaire la suppression de cette décision qui suscite de vives réactions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
A cet effet, interrogé mercredi par un reporter d’avenirguinee.org, le leader du parti La Nouvelle Guinée, Mohamed Cissé a, à l’entrée de sa conversation, souligné que la transition est purement politique, avant d’indiquer que les dirigeants devraient prendre en compte les avis des acteurs politiques.
L’homme politique, connu pour ses analyses pointues, a énuméré ce qui devrait être la première démarche de Boni Yaya, à son arrivée sur le sol guinéen.
« La première des choses que Yayi Boni doit faire, c’est de faire comprendre d’abord à l’exécutif qui est le CNRD qu’il y’a une crise, ensuite faire des propositions. Aujourd’hui, ce que nous devons faire, c’est d’essayer d’abord de faire comprendre au CNRD qu’on ne peut pas mener une transition sans la classe politique, sans les acteurs de la société civile. Cela est primordial. Et, ça doit être la conception et la compréhension du CNRD… », dit-il.
A son entendement, « tous ceux qui sont concernés par la transition doivent se retrouver pour qu’ensemble nous faisons dérouler la feuille de route de la transition. Pour l’instant, on a une feuille de route imposée par le CNRD. Cette feuille de route ne pourra pas passer parce que son contenu n’est pas consensuel. Donc, il faut qu’on se retrouve et qu’on discute ensemble pour mettre en place la feuille de route », laisse entendre l’homme politique.
En ce qui concerne la dissolution du FNDC, Mohamed Cissé ne va pas du dos de la cuillère, il appelle l’hôte diplomatique de Conakry à s’impliquer.
« Yayi Boni doit faire en sorte que le FNDC soit rétabli, c’est important. Le CNRD, à travers son ministère de l’administration et du territoire, doit revenir sur sa décision de dissolution du FNDC », estime cet ancien porte-parole de la CORED.
Avant de terminer, il dit à qui veut l’entendre que le FNDC : « est un mouvement citoyen qui est vraiment représenté aujourd’hui, qui a lutté contre la modification de la constitution et le 3ème mandat d’Alpha Condé. On ne peut pas aujourd’hui écarter ce mouvement après avoir accompli un travail aussi remarquable pour la nation ».
Malgré l’incarcération de son coordinateur général et de son responsable des opérations, le FNDC ne compte pas plier face à la junte. L’organisation compte remuer la Guinée le 29 août à travers des manifestations dites pacifiques. Le président de la NG, de renchérir, souligne que cette structure politico-sociale est bien dans son rôle.
« Les gens s’attaquent au FNDC parce qu’il a un projet de manifestations, ce n’est pas sa faute. En réalité, les manifestations sont autorisées dans nos textes de loi ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org