Le lancement, mercredi 5 novembre, de la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la constitution par le Conseil national de la transition (CNT) continue de susciter des débats au sein de la classe politique guinéenne. Ce samedi 9 novembre, au siège de l’Union des forces républicaines (UFR), Mouctar Kalissa, secrétaire général du Conseil des jeunes du parti dirigé par Sidya Touré, a exprimé son mécontentement face à ce qu’il considère comme un gaspillage des fonds publics.
Mouctar Kalissa juge inopportune cette campagne de vulgarisation, estimant que le CNT, dirigé par Dansa Kourouma, aurait dû d’abord informer la population sur le contenu de l’avant-projet de constitution avant d’engager de telles dépenses. “En principe, avant de vulgariser, il faudrait faire connaître d’abord le contenu à toute la population, dans les différentes langues, afin que chacun puisse comprendre avant de passer à une étape supérieure. Comme la transition s’arrête le 31 décembre 2024, à quoi bon vulgariser l’avant-projet de la nouvelle constitution maintenant ? Il ne reste que deux mois”, souligne-t-il.
Kalissa considère cette initiative comme un “gaspillage inutile de l’argent du contribuable guinéen”. Il souligne que les dépenses liées à cette campagne, incluant l’hébergement et la nourriture pour plus de 400 participants, pourraient être mieux utilisées pour résoudre certains problèmes urgents du pays. “Cette somme aurait dû être affectée à des besoins essentiels du pays au lieu de s’atteler à des démarches qui ne nous amèneront nulle part”, ajoute-t-il.
Le responsable de l’UFR va plus loin en qualifiant cette campagne de “non-événement” et d’initiative dénuée de sens. “Cela n’aura même pas d’impact. Ce n’est pas une première : ils ont déjà organisé des réunions similaires, à Kindia notamment. C’est simplement un moyen de sortir de l’argent et de le partager. C’est tout”, conclut Mouctar Kalissa, exprimant ainsi la frustration de l’UFR face à cette campagne de vulgarisation perçue comme coûteuse et inefficace.
Avec cette prise de position, l’UFR se joint aux voix critiques de la classe politique guinéenne qui remettent en question les priorités de la transition à l’approche de son échéance.
Fodé Camara pour avenirguinee.org