« Valorisons nos langues maternelles », c’est le thème principal d’une table ronde organisée ce vendredi, à Conakry, par la Commission Art et Culture de la MAOG en collaboration avec la Coalition pour la Promotion des Langues Matérielles ( CoLaM).
Cette rencontre a connu la présence des éminents experts des langues maternelles et les représentants de plusieurs communautés du pays pour le rayonnement des nos différentes langues maternelles dont beaucoup sont en voie de disparition.
Dans son intervention, la présidente de la commission art et culture initiatrice de cette rencontre, Mariame Sacko est revenue sur le but de cette initiative.
» On est là aujourd’hui parce que nous avons vu qu’on a des problèmes dans nos langues maternelles . En fonction de cela, nous avons pensé à mettre en place une chaîne culturelle. Il s’agit de réunir toutes les langues de notre pays autour d’une même table afin qu’on se donne les mains et qu’on conjugue le même verbe qui est la culture guinéenne en valorisant nos langues maternelles » dit-elle .
Plus loin, elle a lancé un message aux parents en ce terme : » le seul message que j’ai aux guinéens, c’est de dire aux gens de parler dans nos langues maternelles. C’est ce qui est mieux pour nous . Apprenons nos enfants à parler nos langues maternelles, on est pas français, on est pas américain . On peut bien parler ces langues pour se comprendre mais, pour éduquer nos enfants, parlons les dans nos langues maternelles », a-t-elle lancé.
Quant à Jean Pierre Lama Boubane, représentant de la communauté Bassari de Koundara, » ( …) Nous nous disputons parce que nous prenons les patronymes des autres , nous disparaissons parce qu’ on est constraint …. Je veux souligner que nous ne nous sommes pas connus . Quand je me présente qu’avec « Boubane »pour une pièce d’identité, on va m’arrêter immédiatement . Si je vous dis que j’ai payé 200.000fmg pour avoir faire une photo, vous ne pouvez pas croire. Parce qu’on cru que c’était un togolais, j’étais un benois, j’étais Bantou à l’aventure pour dénoncer ou espionner. Pour éviter le clash, j’ai payé parce qu’ils avaient besoin d’argent sur un étranger… », a-t-il témoigné.
Présent à cette cérémonie, le DG de l’Institut de Recherche Linguistique Appliquée ( IRLA). Dr Mohamed Bintou Keita a salué cette initiative venant d’une plateforme de la société civile .
» Il faut savoir que la langue est le support privilégié de la culture nationale dans sa diversité. Sans la langue maternelle, nous ne sommes rien; sans la langue maternelle , nous ne pouvons pas communiquer. C’est la basse d’un être humain de communiquer . Nous distinguons les autres créations par la communication verbale que nous avons . Donc, aujourd’hui toutes les langues en Guinée sont malheureusement menacées. Mais, il y a des degrés différents parce qu’il y a des communautés qui sont entièrement en voie de disparition. Si rien n’est fait, d’ici quelques décennies, on va chercher des gens qui parlent certaines langues. Et, ça serait dommage parce que c’est une partie de notre identité qui part comme ça ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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