Dans le cadre de la gestion de l’énergie en Guinée, et afin de lutter contre les branchements clandestins, le non-paiement des factures et l’utilisation abusive de l’électricité, le ministre de l’Énergie veut désormais impliquer les collectivités locales dans ce combat. Cela se fera à travers la mise en place d’un dialogue social entre le ministère de l’Énergie et les collectivités locales.
Ce vendredi 6 septembre 2024, le ministre de l’Énergie a tenu une première réunion d’échange à Conakry avec tous les présidents des délégations spéciales de la ville, afin de solliciter leur implication pour aider le département à atteindre ses objectifs.
La rencontre s’est déroulée au gouvernorat de la ville de Conakry, en présence de Mme la gouverneure et de quelques cadres du ministère de l’Administration du territoire national. Plusieurs propositions ont été formulées par les collectivités pour contribuer à la réalisation des objectifs fixés par le ministère.
Prenant la parole, le ministre de l’Énergie, Aboubacar Camara, a expliqué le but de cette rencontre :
« Sur instruction du Chef de l’État, nous devons relancer le secteur de l’énergie, un domaine qui est aujourd’hui une préoccupation majeure pour le gouvernement après les crises multiples que nous avons traversées. Il s’agit de réformer ce secteur en impliquant toutes les parties prenantes. L’électricité est un produit social, et sa gestion doit donc se faire avec la participation des collectivités locales. Nous avons discuté avec le ministère de l’Administration, qui a facilité cette première rencontre, en présence de Mme la gouverneure et de son équipe. L’objectif est de permettre aux collectivités de proposer des solutions pour équilibrer l’énergie fournie, améliorer le taux de recouvrement, lutter contre les branchements clandestins et encourager la réduction du gaspillage d’énergie. À Conakry, on a parfois l’impression d’éclairer le soleil en pleine journée. Sur 14 millions de personnes, seuls 662 000 sont abonnés à l’EDG, alors que l’État dépense près de 4 000 milliards de francs guinéens en subventions. Cela impacte les autres secteurs prioritaires comme l’éducation ou les infrastructures. Il est donc essentiel que la facturation couvre 100 % de la consommation d’électricité pour permettre un meilleur équilibre budgétaire. Cette rencontre a permis d’écouter les collectivités, et ensemble, nous avancerons. »
Sur la question de la méconnaissance des agents de l’EDG par les collectivités locales, le ministre a précisé :
« Nous ne pouvons pas gérer l’eau et l’électricité sans les collectivités locales. Si un maire ou un chef de délégation spéciale ne connaît pas le chef d’agence de sa zone, c’est problématique. Il y a un manque d’interaction entre les collectivités et l’EDG. Quand il y a un problème, il ne faut pas toujours appeler le directeur général ou le ministre. L’idée est de créer une plateforme d’échange pour renforcer le dialogue social entre Mme la gouverneure et ses démembrements, afin de mieux gérer l’électricité dans notre pays. »
De son côté, Mme la gouverneure de la ville de Conakry, la générale à la retraite M’Mahawa Sylla, a exprimé son engagement :
« Cela fait plusieurs mois que l’État multiplie les efforts pour satisfaire les habitants de Conakry, mais nous n’avons toujours pas trouvé de solution durable. C’est peut-être un manque d’information ou des dysfonctionnements. Le ministre en est conscient, et c’est pourquoi cette réunion est cruciale. On ne peut pas résoudre ces problèmes sans les collectivités locales. Comme je l’ai dit, pour entrer dans une maison, il faut passer par le père de famille. Aujourd’hui, l’EDG rencontre des difficultés dans certaines concessions où 20 familles partagent un seul branchement. Ce n’est pas normal. Les collectivités doivent jouer leur rôle pour nous aider à mieux comprendre les besoins des populations et améliorer la situation. C’est l’objectif de cette rencontre, qui est la première d’une série. Nous allons collecter les informations et organiser une deuxième réunion pour en discuter. »
Prenant la parole au nom des présidents des délégations spéciales de Conakry, Badra Koné a souligné l’importance de leur implication dans ce processus :
« Cette rencontre vise à améliorer la gestion de l’électricité à Conakry en nous impliquant, nous, responsables locaux, à tous les niveaux. Nous devons travailler main dans la main avec l’EDG pour sensibiliser les populations au paiement des factures d’électricité et lutter contre la consommation abusive du courant. On voit encore trop de lampes allumées en plein jour à Conakry, ce qui n’est pas normal. Nous sommes impliqués dans ce processus pour sensibiliser les citoyens, et cette première réunion sera suivie de nombreuses autres. »
Ibrahima Sory Camara, pour avenirguinee.org
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