L’aéroport international Ahmed Sékou Touré est actuellement confronté à de graves problèmes sécuritaires, mettant en péril son fonctionnement futur. Non certifié et ne respectant pas les normes internationales établies par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), cet aéroport crucial pour la Guinée pourrait être fermé dans les prochaines années si aucune action corrective n’est entreprise.
En effet, des documents parvenus à avenirguinee révèlent que notre pays est un mauvais élève, ne respectant pas les normes de l’OACI, l’organisation à laquelle elle est membre.
Contexte et enjeux
L’OACI, basée à Montréal, Canada, est responsable de la régulation et de la surveillance des standards de sécurité dans l’aviation civile mondiale. Les pays membres, dont la Guinée, sont soumis à des audits réguliers pour évaluer leur conformité aux normes de sécurité internationales. Ces audits incluent l’évaluation de la mise en œuvre des huit éléments cruciaux de supervision de la sécurité dans huit domaines spécifiques, tout en répondant à 780 pour la Guinée.
Vérifiant le niveau de mise en œuvre pour les États membres des :
-Normes et pratiques recommandées (SARP)
-Procédures associées ; et
-Éléments indicatif.
C’est à travers les éléments cruciaux d’un système national de supervision de la sécurité d’un État, l’OACI évalue la capacité de cet État en matière de supervision sécurité.
Il se trouve que, historiquement, la Guinée a bénéficié :
- D’un audit en 2012 qui s’est soldé par un taux de conformite de 7,61% ;
- D’une évaluation hors site en Septembre 2014 avec une amélioration à 17,94% du taux de conformité ;
- D’un ICVM du 21 au 29 Novembre 2016 pour une amélioration à 22,22% du taux de conformité ;
- D’une évaluation hors site en Décembre 2022, avec 13 questions dans le cadre de cette activité qui a porté à 23,09% le taux de conformité.
Malheureusement, force est de constater qu’en dix (10) ans, le taux de conformité de notre pays (Aviation Civile) n’a évolué que de 15,48%. Ce qui représente un grand danger en matière de sécurité.
Silence de cimetière à l’Autorité Guinéenne de l’Aviation Civile
Approchée pour avoir sa version, la direction générale de l’AGAC n’a pas daigné répondre à nos sollicitations. Un silence qui pourrait indiquer un manque de personnel qualifié pour aborder les questions soulevées par l’audit de l’OACI et une inaction face aux risques croissants. Il décèle également la négligence des cadres de cette autorité, fermant ainsi les yeux sur les grands dangers qui guettent notre pays.
Les conséquences :
Pour éviter la fermeture de notre aéroport, la Guinée a une nouvelle chance. Notre pays est de nouveau, programmé à l’audit USOAP-CMA Sécurité du 09 au 21 Octobre 2024, pour évaluer notre taux de conformité dans la transposition des normes internationales de l’OACI, en matière de Sécurité. Cette date dépassée sans procéder à l’audit, la Guinée recevra un PGS (Problème Grave de Sécurité).
« Ils vont mettre cela sur les plateformes de l’OACI pour dire à tous les signataires de la convention de cette organisation que nous ne sommes pas un aéroport sécurité. Dans ce cas, on va être moins fréquenté pour ne pas dire pas frequenté. Le taux de compagnie qui vient actuellement en Guinée va considérablement chuter. Et ce PGS est pris en compte par les sociétés d’assurance. Dans ce cas, lorsque vous risquez pour vous poser sur le tarmac de l’aéroport AST, l’assurance ne prendra pas les dommages s’ils survenaient. Parce que les normes, procédures et les textes réglementaires ne sont pas appliqués.
Pis, si l’audit n’a pas lieu cette année, l’OACI n’acceptera pas de reporter au delà de 2024. Ensuite, la Guinée sera trimbalée devant la commission de discipline de l’OACI. On peut aller plus loin jusqu’à annuler notre adhésion à la convention. Et si cela y est, aucune compagnie ne viendra en Guinée », a confié notre source.
L’avenir de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré est en jeu. Il est impératif que les autorités de la transition prennent des mesures immédiates pour se conformer aux normes de sécurité internationales. Sans cela, la fermeture de cet aéroport pourrait devenir une réalité, isolant encore davantage la Guinée du reste du monde.
A suivre…
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org
623338357