Depuis près de deux semaines, une menace de grève des enseignants annoncée par le secrétaire général de la fédération syndicale professionnelle de l’éducation grince les dents. Pour Salifou Camara, l’objectif est de solliciter une revalorisation salariale. Et, cette grève pourrait être lancée par l’intersyndicale de l’éducation fin mars, si rien n’est fait par les autorités gouvernementales pour la cause des enseignants.
Les syndicats de l’éducation sont-ils unanimes sur la question de grève des enseignants à l’approche des examens ? Une interrogation que notre rédaction a posée ce mercredi, à Kadiatou Bah, qui se réclame secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG).
D’entrée, elle précise que sa mission à la tête de cette structure syndicale de l’éducation n’est pas de « soutenir » une grève.
« Je ne suis pas là pour soutenir une grève. Je suis là en tant que représentante des sans voix qui sont les travailleurs du système éducatif. Mais, toutes les grèves se préparent. On ne peut pas se lever un jour et dire qu’il faut aller en grève tant que ceci ou cela n’est pas réglé ; c’est tout un processus. Le syndicalisme c’est des escaliers : tu commences par la base jusqu’au sommet. A partir du moment où tu es au sommet, n’oubliez pas ceux qui sont derrière. Tu peux être un général mais, les caporaux qui sont derrière, s’ils ne sont pas derrière toi, quelle que soit la nature du mouvement que tu vas entreprendre, tu risques de ne pas réussir », dit-elle.
Poursuivant, elle affirme être d’accord pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants. Mais, dit-elle : « puisque nous évoluons aussi de façon sectorielle, l’intersyndicale de l’éducation, nous pensons que le système éducatif a encore plus de préoccupation que les autres départements sectoriels. On se retrouve là, nous avons rédigé un mémo ou nous avons expliqué toute la situation, toutes les difficultés suivies des recommandations et des propositions de solutions que nous avons déposées au CNRD. Mais, ce mémorandum ne signifie pas que s’il n’est pas appliqué, il faut aller en grève. C’est là où il y a l’amalgame », déplore Kadiatou Bah.
Dans le sillage, elle informe que l’intersyndicale avait déposé une plateforme revendicative au niveau du gouvernement.
« Nous avons déjà fait deux réunions. A l’issue de ces réunions, le ministre du travail nous a demandé de leur laisser un temps pour que celui du budget, celui des finances et de la fonction publique se retrouvent pour voir quelles sont les propositions qu’ils vont faire avant qu’on nous annonce l’ouverture officielle des négociations ».
Cette responsable syndicale invite donc ses pairs de l’éducation à suivre la démarche déjà enclenchée par les centrales auprès des autorités pour la cause des enseignants.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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