Appuyés par la Maison des Associations et ONG de Guinée, des travailleurs licenciés de la société UMS ont animé un point de presse mercredi à Conakry. Ils accusent la société de les avoir licenciés de façon abusive et d’être à la base des intimidations, arrestations et kidnapping à leur encontre.
Devant la presse, le leader du mouvement qui venait d’être libéré, a indiqué que cette conférence de presse est la suite de plusieurs démarches qu’ils ont menées auprès de l’entreprise pour être rétablis dans leur droit.
» On a tapé à toutes les portes, nous marchons avec toutes nos preuves, nous avons adopté toutes les méthodes, stratégies et plans depuis septembre 2021. Le dimanche, nous avons rencontré un monsieur nommé Amara Condé des forces spéciales pour qu’il nous aide à avoir accès au président de la transition afin d’exposer nos preuves », a dit Ousmane Diaby.
Sur son arrestation, il accuse la direction de la société qui, selon lui, est sur tous les fronts pour les faire taire.
» Ce sont ces mêmes personnes (Forces Spéciales Ndr) que la direction générale de la société UMS a reconduites en ennemi contre nous pour organiser mon kidnapping. Le nommé Amara m’a donné un programme, je suis parti, on a fait l’entretien. Mais, il avait déjà fini de préparer le terrain avec la Bac 7.
À la fin de notre entretien, en cours de chemin, j’avais manqué à l’appel d’un ami que j’ai rappelé par la suite. C’est dans ça que j’ai vu un groupe de 10 personnes de la BAC 7 habillées en tenue et encagoulées venir s’en prendre à moi et me brutaliser. Ils ont cassé mon téléphone, ils m’ont tabassé avant de me mettre dans le véhicule pour une destination inconnue. Après, ils m’ont envoyé à la gendarmerie de 36 sans aucune plainte avant de terminer la course à la direction nationale des investigations de la gendarmerie nationale « , a-t-il relaté.
Pour Diaby, » c’est un millier de travailleurs que la société UMS a licenciés sans règlement. En 2018, sur le cas de Aboubacar Sidiki Mara, UMS avait licencié 164 employés. Jusqu’aujourd’hui ceux-ci ne sont pas rentrés en possession de leur règlement. Nous qui sommes au nombre de 300 et autres personnes, venons s’ajouter sur la liste. Deux semaines plutôt, UMS a dressé une liste de congés techniques », a-t-il laissé entendre.
À la société UMS, ces propos sont rejetés en bloc. Un des responsables que nous avons interrogé a souligné les raisons du licenciement de ces travailleurs. À l’en croire, ces protestataires ont été à la base de la création d’une structure syndicale parallèle » en violation flagrante » des règlements intérieurs de l’entreprise. Au-delà, ils se sont rendus coupables du non-respect des clauses du contrat qui les lie avec la société.
» Ils ont saisi l’inspection générale du travail où ils ont été déboutés puisque la société a respecté ses engagements en allant jusqu’à payer les dettes que beaucoup d’en eux avait à la banque. Au lieu de faire le virement, nous avons donné l’argent en espèce à beaucoup d’entre eux. Jusqu’à présent certains viennent prendre l’argent ici », a indiqué cette source.
Et poursuivre, » ils se permettent de proférer des injures sur les réseaux sociaux à l’endroit de notre PDG et des responsables de la société. Puisqu’on ne peut pas rester silencieux face à ces actes qui ternissent notre image, nous avons saisi la justice pour » injures publiques et diffamations à travers un système informatique ». Donc, c’est la justice qui fait son travail, nous ne sommes nullement mêlés à tout ça », a-t-il laissé martelé.
Mis à part les injures sur les réseaux sociaux contre la société, » il y a du chantage. Parce qu’ils sont venus nous demander une somme de 2 millions 500 dollars US pour mettre fin à leur réclamation ».
À suivre…
Bintou Camara pour avenirguinee.org