La volonté du Front National pour la Défense de la Constitution de braver l’interdiction des manifestations annoncée par les autorités de la transition reste vive. Pour preuve, cette plateforme constituée de partis politiques et d’organisations de la société civile vient de dévoiler la date 23 juin 2022 pour sa première manifestation pacifique sous cette transition.
Pour les responsables de ce front, le but de cette marche pacifique qu’ils projettent est d’exiger du CNRD » L’ouverture d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile, conformément à l’article 77 de la charte de la transition, avec la facilitation de la CEDEAO; La fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition au lieu des 36 mois imposés par le CNRD et qui ne reposent sur aucune base objective » entre autres.
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, le président du mouvement ELAZOLOGA-ATEBEN, un des mobilisateurs du FNDC, s’est penché sur les motifs évoqués par le CNRD ce, pour interdire les manifestations.
Dr Mamady Onivogui qui balaie d’un revers de la main « les craintes de violences », a fait savoir que : » Les forces sociales ont organisé ici des manifestations où il y a eu zéro blessé, zéro mort. Le FNDC aussi, on en a organisé », a-t-il dit.
Poursuivant, ce leader d’opinion indique que les tueries lors des manifestations sont causées par des infiltrations orchestrées par l’État. « Je vous le jure, je vais le dire devant tous les guinéens : Quand il y a des cas de mort, c’est l’État qui infiltre les mouvements que mènent des gens pour venir causer du tort. Sinon tu quittes chez toi, personne ne veut perdre la vie, je vous le jure. Le dernier pauvre ne veut pas perdre la vie. Mais, c’est le fait qu’on veut contredire, on crée des mouvements adversaires, on infiltre des gens pour venir faire du n’importe quoi. Mais, tous les guinéens épris de paix et de justice voudraient voir un état où la sécurité des individus est assurée, où les droits de l’homme sont respectés ; l’idéal de la démocratie c’est ça ».
Et de rassurer : » Sans infiltration, sans mouvement pour contredire, les gens vont marcher du point de départ jusqu’à la fin, il n’y aura aucun mort, il n’y aura aucun blessé, je rassure tout le monde. Personne ne vient pour provoquer les forces de l’ordre, ce sont nos frères, nos papas, ce sont vraiment des compatriotes ; personne ne viendra jeter une pierre. S’il faut, ils n’ont qu’à envoyer le scanner qu’on fait, personne ne sortira avec une arme blanche, ni rien. Mais, le retour à l’ordre constitutionnel est fondamental », a martelé Dr Onivogui.
Finissant, il affirme que si le Comité National du Rassemblement pour le Développement, à son arrivée au pouvoir, a accepté de libérer les prisonniers politiques, il devrait aussi accepter les mouvements de contestation.
» Quand tu parles de la démocratie sans que les leaders d’opinions ne s’expriment… parce que la prison commence au moment où tu ne peux pas dire ce que tu penses librement. La prison, ce n’est pas la maison centrale, mais à partir du moment où tu ne peux pas exprimer librement ton opinion, c’est la vraie prison. S’il a permis que les guinéens qui étaient à la maison centrale soient libérés pour dire qu’il vient pour placer les jalons de la démocratie, il doit accepter que les manifestations aient lieu ; il doit encore faire tout ce qu’il faut pour bien sécuriser les manifestations », a conclu le leader du mouvement ELAZOLOGA.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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