Presque tous les leaders du FNDC disent être inquiets. Alors que certains sont en exile, d’autres se cachent du jour au lendemain pour échapper aux arrestations des autorités de la transition. Le cas le plus récent est celui de Billo Bah, un activiste de cette organisation dissoute, qui a été arrêté alors qu’il bouclait une rencontre avec les citoyens de Kaloum et de Coyah, au cours de laquelle lui et ses camarades ont dénoncé les dérives du pouvoir militaire en Guinée. Cette arrestation a suscité de nombreuses réactions à la fois sur le plan national et international. L’ONG « Amnesty international » a condamné l’attitude de la junte qu’elle qualifie de violence grave des libertés de réunions publiques et privées.
La coordination générale de la cellule Balai Citoyen n’est pas restée en marge de cette actualité. Le responsable de cette organisation, au cours d’une avec avenirguinee.org, a exprimé sa réaction « d’angoisse et de déception ».
« Nous avons l’impression que personne n’a le droit de prendre la parole publique et critiquer le CNRD et son gouvernement; Personne n’a désormais le droit de faire une réunion publique ou privée. Je crois que nous assistons actuellement à ce qu’on appelle une certaine banalisation de la liberté des citoyens non seulement en général, mais aussi de la société civile en particulier », a déploré François Kolié.
Pour lui, la volonté des militaires est de faire taire toutes les voix discordantes.
« La seule chose qu’ils veulent pour les citoyens, c’est de se faire taire et suivre le programme du CNRD sans pour autant critiquer ou apporter des contributions dans le cadre de la réussite la transition. Donc c’est vraiment dommage pour ce pays « , a-t-il regretté.
Au-delà des leaders du FNDC, plusieurs autres acteurs sont inquiétés. Certains en prison, d’autres sous contrôle judiciaire et/ou en exile, M.Kolié a déclaré que la « chasse aux sorcières » ne concerne pas que les activistes de la société civile.
» Les acteurs politiques sont aujourd’hui traqués. Combien d’acteurs politiques sont aujourd’hui mis sous contrôle judiciaire? Il ne peuvent même plus prendre la parole publiquement. Combien d’acteurs de la société civile et politiques sont en exil forcé ? Combien sont en prison? combien sont menacés ? combien ne peuvent même plus sortir pour aller se faire soigner à l’étranger ? C’est toutes les voix discordantes qui sont dérangées », a-t-il lâché.
Et de conclure, il a souligné que « nous tout ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui, on pouvait éviter dès le départ ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org