Depuis des années, circuler dans la capitale guinéenne est un vrai casse-tête pour de nombreux citoyens. Les bus récemment mis en circulation par la société turque ALBAYRAK ne répondent plus aux besoins de transport des usagers de la route. Plusieurs d’entre eux sont hors service en raison du manque d’entretien.
Pour aborder ce sujet crucial, avenirguinee.org a eu un entretien exclusif ce mardi 21 mai avec Mamoudou Keïta, directeur national des transports terrestres.
Dès l’entame de sa prise de parole, le directeur national a fait un aperçu de la situation actuelle des transports terrestres, soulignant que des efforts sont en cours pour améliorer la circulation dans le grand Conakry et à l’intérieur du pays.
Parlant spécifiquement de la problématique des bus, il a déclaré que des précisions méritent d’être apportées : « Il y a un certain nombre de précisions à apporter. Le transport public est un service public, tout comme l’éducation. Cependant, l’État, n’ayant pas la capacité d’offrir ce service de manière complète à tous ceux qui en ont besoin, a permis aux opérateurs privés de s’installer pour pouvoir lui venir en aide. C’est pourquoi, par exemple, dans le domaine de l’éducation, vous avez à la fois des écoles privées et publiques. De la même manière, dans le système de transport, vous avez des opérateurs publics et privés. Toujours est-il que les deux fournissent un service public », a-t-il expliqué.
Le directeur Mamoudou Keïta a ensuite regretté l’échec de plusieurs sociétés publiques chargées du transport, précisant par la suite qu’à ce jour, l’État est en train de s’efforcer de réhabiliter toutes les infrastructures liées au système de transport et d’acquérir de nouveaux moyens de transport pour soulager les citoyens.
« En ce qui concerne notre société de transport public, depuis l’indépendance, nous en sommes à notre quatrième-cinquième société. Il y a eu le Transport Urbain de Conakry, SOGETRAC, SOGUITRANS, et SOTRAGUI. Aujourd’hui, nous avons une vingtaine de bus en circulation dans le cadre d’un accord avec ALBAYRAK. L’État est actuellement engagé dans la réhabilitation de toutes les infrastructures liées à ce système de transport, ainsi que dans l’acquisition de nouveaux moyens de transport afin d’améliorer considérablement la qualité et la compétitivité du transport en commun en République de Guinée. Parallèlement, nous travaillons à créer un cadre favorable à l’installation et au développement des sociétés privées de transport. Ainsi, lors du dernier lancement qui a eu lieu samedi dernier, où 12 nouveaux bus ont été mis en circulation, il s’agissait de véhicules appartenant à une société privée respectant la réglementation nationale et collaborant avec l’État pour répondre aux besoins de déplacement de la population».
Il est important, avant de redonner vie à cette société, de tirer les leçons du passé. Depuis la période turque jusqu’à SOTRAGUI, toutes les sociétés ont fait faillite. Est-ce la gestion des ressources humaines ? Est-ce la gestion financière ? Nous devons donc nous interroger sur les causes de ces échecs afin de tirer les meilleurs enseignements pour garantir la viabilité de la nouvelle société que nous allons mettre en place…
D’ici la fin de l’année, nous aurons sélectionné une nouvelle société privée pour nous aider à gérer ces 50 nouveaux bus. Je pense également que la nouvelle société devrait être créée d’ici la fin de l’année. Bien que 50 bus aient été commandés et achetés par le BND, nous avons également reçu d’autres promesses de dons. Si tout cela se concrétise, ce sera une bonne chose. Le contrat est déjà approuvé, et nous sommes en phase de paiement de l’avance pour démarrer», a-t-il ajouté.
Plus loin, il a rassuré que ces bus répondront aux normes environnementales de notre pays.
« Quel type de bus allons-nous commander ? Il est essentiel que les bus soient adaptés à notre environnement. Même les bus ALBAYRAK qui sont actuellement en circulation présentent de nombreux problèmes. Parmi les 50 bus prévus, nous envisageons d’en affecter 30 à Conakry et 20 à l’interurbain. ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org