Mariam Tata. L’espoir que nourrissaient les guinéens après la prise du pouvoir par le groupement des forces spéciales dirigé par le Colonel Doumbouya, tend à s’amenuiser. Si hier le tombeur d’Alpha Condé était presqu’applaudi par toutes les couches du pays, aujourd’hui, le cap a changé. Pour cause, disent certains, c’est le système « Alpha sans Alpha » qui continue.
Dans un entretien qu’elle a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce mercredi, l’ancienne députée sous la bannière de l’UFDG s’est exprimée sur la gestion de la transition. Au bout du fil, Madame Bah Mariam Tata a, tout d’abord, fait savoir son ‘’amertume’’ vis-à-vis de la gestion de cette transition.
« Le 5 septembre, moi j’avais espoir. Le jour où ces militaires prenaient le pouvoir dans les mains du professeur Alpha Condé, les guinéens en avaient marre, on était dans un puit. Mais, au fur et à mesure que le temps passe, nous constatons que c’est Alpha sans Alpha. Je n’aurais pas cru, après le premier discours de mon colonel Mamadi Doumbouya, qui a dit ouvertement que désormais en Guinée, c’est la justice qui allait être la boussole… Malheureusement, même si c’est ce qu’il avait en tête, les gens l’ont fait dérouter », a-t-elle dit.
Poursuivant son allocution, la redoutée femme de l’union des forces démocratiques de Guinée a indiqué que si la situation actuelle n’évolue pas de manière consensuelle, son parti, dirigé par Cellou Dalein Diallo, va reprendre les manifestations.
« Je suis déçue de ce gouvernement de transition. C’est vrai on avait libéré nos détenus politiques tant bien qu’Alpha et sa suite disaient qu’il n’y avait pas de détenus politiques. Il n’y avait pas de démocratie parce qu’ils (Alpha et son gouvernement) avaient détruit la démocratie en Guinée. Mais malheureusement, ça ne va plus. Et, si ça continue comme ça, on va reprendre les rues parce que la constitution guinéenne nous l’autorise. Ils ne peuvent entendre que cette voie. Nous allons reprendre les rues ; que les gens sachent qu’on n’a pas eu peur d’Alpha Condé, ce sanguinaire, nous n’allons pas avoir peur d’un Doumbouya, il est hors de question ».
Et de conclure : « Le pouvoir actuel est dirigé contre tous les guinéens parce que tous sont déçus de la façon dont ces gens sont en train de gérer notre pays. Parce que contre toute attente, la justice qui avait été proposée comme étant la boussole dans le pays, ça a été le contraire. Donc c’est contre tous les guinéens pas que mon parti », indique Honorable Tata.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org