Le lundi 2 septembre 2024, le gouvernement guinéen, par le biais du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, a annoncé la suspension de la délivrance des agréments pour les ONG pour une période de quatre mois. Cette décision a suscité de vives réactions parmi les responsables d’ONG en Guinée, notamment Aboucar Sylla, président de l’ONG « Club des Amis du Monde ».
Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, Aboubacar Sylla, acteur de la société civile, a exprimé son profond regret face à cette décision. Il a déploré le manque de consultation préalable des ONG et a remis en question les motivations de cette suspension. « Nous ne sommes pas surpris par une telle décision du ministère, mais nous aurions souhaité être consultés au préalable. Une telle décision devrait être accompagnée de justifications claires et transparentes. Malheureusement, nous avons appris la nouvelle via les réseaux sociaux, ce qui reflète une mauvaise gouvernance », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre, Sylla a également critiqué le timing et l’impact potentiel de cette décision, soulignant qu’elle intervient à un moment où le chômage des jeunes est préoccupant. « Avec une telle décision, les nouvelles structures créées par des jeunes diplômés se voient entravées dans leur développement. C’est un choix irresponsable à un moment où nous avons besoin de soutien pour ces jeunes », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les conséquences sur le fonctionnement des ONG, l’activiste a souligné que cette suspension pourrait avoir des répercussions négatives à la fois sur le plan national et international. « Les ONG jouent un rôle crucial en créant des emplois et en formant des jeunes. Cette décision impactera non seulement notre fonctionnement mais aussi notre crédibilité à l’international. Nous mobilisons des fonds internationaux et cette suspension pourrait compromettre notre capacité à continuer nos activités », a-t-il expliqué.
Plus loin, il a exprimé son mécontentement quant à la gestion des agréments, critiquant le manque de suivi des promesses faites par les précédents responsables du ministère. « Malgré les engagements de créer une base de données pour simplifier le processus d’obtention des agréments, rien n’a été fait. Maintenant, le nouveau ministre choisit de suspendre les agréments sans consulter les acteurs concernés », a-t-il regretté.
En conclusion, Aboucar Sylla a dénoncé l’absence de soutien des autorités aux ONG qui, selon lui, devraient bénéficier de subventions de l’État. « Il est inadmissible qu’en Guinée, les premières générations d’ONG n’aient pas reçu de soutien public. Nous contribuons à la bonne image du pays à l’international, mais nos efforts sont souvent négligés au profit d’autres secteurs », a-t-il conclu.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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