Dans une décision D/2024/ 0003 –/MATD/DNARPROMA/SGG rendue publique ce lundi 02 Septembre, le Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a décidé de suspendre la délivrance des agréments aux organisations non gouvernementales et mouvements associatifs pour une période de quatre mois au motif de trouble à l’ordre public provoqué par plusieurs structures et de procéder à l’évaluation du fonctionnement des ONG et mouvements associatifs sur l’ensemble du territoire national. Conformément à cette même décision, le renouvellement des agréments est subordonné à l’évaluation préalable par la DNARPROMA, des actions réalisées sur le terrain par les organisations concernées en lien avec les objectifs statutaires.
Cette décision incongrue est une violation flagrante de la liberté d’expression et d’exercice des organisations de la société civile guinéenne. Elle viole également la Loi L013, la charte de la transition unilatéralement imposée aux guinéens, les règles et les principes juridiques internationaux relatifs à la réglementation en la matière.
Du point de forme il y’a une véritable confusion, puisque dans cette décision il est clairement précisé que la DNARPROMA sera chargée du renouvellement des agréments pendentifs cette période de suspension, hors il y’a aussi des démembrements dans les communes, régions, préfectures et sous préfectures chargés de délivrer les agréments, ils ne sont pas concernés par cette décision.
Depuis l’avènement du CNRD, plusieurs milliers d’ONG et Associations souffrent énormément du processus d’obtention et de renouvellement des agréments. Plusieurs d’entres elles ont perdu beaucoup de projets et d’opportunités par manque d’agrément.
La lutte contre la migration irrégulière commence par l’encadrement et l’accompagnement des jeunes à travers les structures associatives. Cette mesure plonge davantage les jeunes de Guinée dans un désespoir total et ça risque également de provoquer des flux migratoires et empêchera plusieurs structures de bénéficier des opportunités et des projets.
Malgré tout, les agréments sont offerts sans condition aux ONG et associations d’obédience CNRD. Abracadabrant.
Les organisations de la société civile guinéenne et les défenseurs des droits de l’homme doivent user de tous les moyens légaux pour obtenir l’annulation de cette décision.
Alpha BAYO, acteur indépendant de la société civile guinéenne.