Lancei Keita a succombé à ses blessures par balle vendredi 14 avril dernier à kankan. Un groupe de militaires est accusé d’avoir tiré sur ce jeune alors qu’il exécutait une commission du chef du village de Soronkoni.
Interrogée ce dimanche par avenirguinee.org, la cousine de la victime parle d’un tire à bout portant. Fondant en larmes, Alamako Traoré arrive à peine à décrire la scène.
» Dans la soirée du vendredi dernier, le chef de village a été informé que les boeufs sont coincés dans du goudron laissé par une société de bitumage qui travaillait sur les lieux. C’est ainsi qu’il a dépêché une équipe de jeunes de 4 personnes dont le défunt et un de ses fils. Arrivés sur les lieux, ils ont trouvé qu’il y avait un bœuf qui souffrait. Donc, ils l’ont égorgé et l’ont transporté jusqu’au bord de la route. C’est là que les militaires les ont vus et ont escaladé les murs du camp pour les arrêter en tirant avec des balles réelles. Le fils du chef du village s’est présenté en leur disant qu’ils ont été envoyés par son père pour sauver les bœufs mais, les militaires n’entendaient pas, ils continuaient toujours à tirer. C’est là qu’une balle a touché le genou de mon cousin. Il a été transporté au camp mais, vu qu’il se vidait de son sang, on l’a envoyé à l’hôpital régional de Kankan pour des soins. Vu la gravité de sa situation sanitaire, les militaires l’ont mis dans une ambulance direction Camp Samory ici à Conakry. Et, c’est là qu’il a succombé à ses blessures sans rien dire à la famille. Au moment où nous apprenions la nouvelle, le corps était à kankan » relate-t-elle.
Poursuivant, « aujourd’hui les villageois vivent dans la peur parce que les militaires marchent avec des armes à feu et font ce qui leur semble bon », dit Mme Diallo. C’est pourquoi, elle demande au président de la transition « de prendre ses responsabilités car ils sont venus pour nous protéger et non nous abattre », a-t-elle conclu.
Il faut signaler que Lancei Keita laisse derrière lui deux veuves et dix enfants dans un désespoir total.
Avenirguinee.org