Lundi dernier, devant les autorités du pays et les ambassadeurs accrédités en Guinée, le président du CNT a présenté au peuple guinéen l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Un document qui sera soumis à tous les acteurs sociopolitiques pour recueillir leurs avis, ensuite à un référendum.
Dans une interview accordée à notre rédaction, Mohamed Nabé, président de l’Alliance pour la Renouveau et le Progrès (ARP), a exprimé son soulagement concernant la présentation de l’avant-projet : « Je dirais que c’est un ouf de soulagement, car il faut reconnaître, comme on n’aime à le dire que mieux vaut tard que jamais. Le peuple guinéen et tous les acteurs attendaient que l’avant-projet soit soumis. Cela a beaucoup tardé, mais maintenant c’est fait, et c’est une étape franchie. Aujourd’hui, cet avant-projet va être soumis à tous les acteurs socioprofessionnels de notre pays. Je pense que, dans une transition, les politiques et les acteurs doivent être impliqués. Le 16 septembre, l’avant-projet sera soumis à la probation ou aux institutions pour recueillir les appréciations, nous attendons cela pour donner nos points de vue », dit-il d’entrée.
Concernant la question de la candidature indépendante dans ce projet de nouvelle Constitution, le président Nabé estime : « Je pense que ce projet vise à permettre à tous les Guinéens de participer au processus. Il y a une conditionnalité pour les candidatures indépendantes, ce sont les parrainages. Ce ne sera pas n’importe qui qui pourra se présenter en disant vouloir être candidat. Il faudra obtenir des parrainages, probablement de la part des élus. Il pourrait y avoir un certain nombre d’élus requis, répartis proportionnellement dans toutes les régions, ou peut-être un nombre d’habitants à atteindre pour éviter des problèmes lors des élections. Je pense que c’est une bonne chose, car cela donne réellement une latitude à tout le monde. Et, je pense que ça nous permet de ne pas restreindre le processus aux seuls partis politiques ».
En réponse à la question de savoir son avis sur des leaders politiques et acteurs de la société civile qui considèrent cette mesure comme une opportunité pour le président Doumbouya de se présenter aux élections, le président Nabé a déclaré : « Non, je pense que c’est une fuite en avant. Mamadi Doumbouya, c’est une question de conscience et d’éthique qui va l’empêcher. Il n’a pas besoin d’une candidature indépendante pour être candidat à la présidentielle. C’est un guinéen comme tous les autres, si ce n’est pas une question d’éthique ou de conscience, il peut créer un parti politique ou en prendre comme tout le monde. Dire qu’on a mis la candidature indépendante à cause de lui, je m’inscris en faux. « Seules une question d’éthique et le respect de la parole donnée peuvent empêcher Doumbouya d’être candidat, sinon je pense qu’aucun verrou de ne peut l’empêcher », a laissé entendre l’homme politique.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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