À l’instar des travailleurs du monde, ceux de la Guinée ne sont pas restés en marge de la journée internationale du travail. Contrairement aux années antérieures, la mobilisation s’est tenue cette fois-ci dans l’enceinte du stade du 28 septembre de Conakry. Des travailleurs venus du secteur public et privé étaient mobilisés pour attirer l’attention des autorités de la transition sur leurs conditions de travail.
En présence du premier ministre Dr Bernard Goumou, c’est Amadou Diallo, secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) qui a porté la voix de tous les travailleurs.
Dans son discours, le syndicaliste a dressé un bilan peu reluisant de l’évolution du secteur du travail en Guinée.
» … Le non-respect par le gouvernement et les employeurs des accords tripartite signés avec le Mouvement Syndical guinéen, la marginalisation des travailleurs et de leurs organisations dans la formulation des politiques publiques, le chômage massif des jeunes diplômés, la mise à la retraite des milliers des fonctionnaires sans aucune préalable, la rétention des informations relatives aux indices de l’emploi, les bas salaires qui ne répondent plus aux coûts de la vie devenant chaque année insupportable, la faiblesse des pensions de retraite pour toutes les catégories d’anciens travailleurs et travailleuses, l’insécurité tant urbaine que sur les axes routiers interurbains, la non régularisation de la situation des contractuels de l’éducation et de la santé… ».
Sur le choix du thème » Dialogue social pour une justice durable », il dira que cela » s’inscrit dans la continuité de la lutte syndicale que les organisations du syndicat de Guinée mènent avec détermination depuis près de trois (3) décennies pour le bien-être des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs d’activités. Il traduit notre aspiration de voir désormais le dialogue social constructif élevé au rang de priorité du gouvernement et des employeurs par des actes concrets pour solutionner les crises sociales « , poursuit-il.
Plus loin, Amadou Diallo invite les autorités de la transition à procéder à la mise en place des bases solides en tenant en compte des normes internationales du travail.
» Le Mouvement Syndical guinéen s’inscrit dans cette vision et lance par conséquent un appel pressant au gouvernement de la transition pour faire de cette étape de la vie de notre pays une ultime occasion pour poser les bases solides d’une refondation inclusive de l’État dont la force au dialogue et à la concertation dans un respect absolu des normes internationales et nationales du travail. De même, le Mouvement Syndical guinéen saisit cette opportunité pour en appeler vivement au sens républicain et patriotique de tous les acteurs de la vie nationale en vue de poursuivre et consolider le dialogue inclusif qui est la seule voie de salut pour la Guinée et les guinéens. Le Mouvement Syndical guinéen encourage et appuie les initiatives visant à mettre en conformité les différents codes de notre texte d’application sécurité sociale et travail avec les réalités actuelles de notre travail, à réviser les conventions collectives devenues obsolète ainsi qu’à l’élaboration des nouvelles partout où cela s’avère nécessaire, il invite le gouvernement et les employeurs à veiller sérieusement sur la situation de chômage des jeunes pour éviter à notre pays une fraction sociale aux conséquences incalculables » .
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
621269981