Le royaume chérifien du Maroc accueille depuis ce jeudi 17 octobre la deuxième édition de la Semaine l’Afrique des Solutions (SAS). Cet événement, qui se tient au sein de l’école d’ingénieurs de l’Université Roi Mohammed V de Rabat, réunit d’éminentes personnalités africaines et internationales. Cette année, la République de Guinée a été choisie comme pays d’honneur, ce qui explique la présence de l’ambassadeur de la Guinée en France, Senkoun Sylla, qui a représenté la voix de son pays.
Dans son discours inaugural, l’ambassadeur, qui s’exprimait également au nom du représentant diplomatique de la Guinée au Maroc, a salué ce choix honorifique : « C’est un honneur que la Guinée soit le premier pays invité d’honneur de cet événement révolutionnaire et porteur de belles perspectives pour notre continent. Je saisis cette opportunité pour exprimer nos sincères remerciements et notre profonde gratitude aux organisateurs, en particulier à Monsieur Léonce Houngbadji, dont la détermination, le courage et le leadership ont permis à cette deuxième édition de connaître un succès encore plus grand que la première, ce qui est rare… », a-t-il affirmé.
L’ambassadeur de la Guinée à Paris a également rappelé le rôle historique de la Guinée : « À l’avènement des indépendances, la République de Guinée fut à l’avant-garde de l’émancipation et de la renaissance des peuples africains. C’est pourquoi elle souhaite continuer à jouer ce rôle avant-gardiste en apportant sa modeste contribution, autant que possible, aux côtés des autres États africains, pour que le continent parvienne à un développement autonome. C’est la vision du Chef de l’État de la République de Guinée, le Général de Corps d’armée Mamadi Doumbouya, qui, lors de sa brillante allocution à la Tribune de l’ONU l’an dernier, a déclaré, je cite : “Je suis pro-africain”. C’est également la vision royale de son frère, Sa Majesté le Roi du Maroc, Mohammed VI, qui place l’Afrique au cœur de sa politique étrangère. »
Concernant la thématique de cette deuxième édition, à savoir « Médias et entrepreneurs, accélérateurs de solutions pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable », l’ambassadeur Sylla a souligné que ce choix est loin d’être anodin : « Bien que le nombre d’entrepreneurs africains excellant dans l’innovation continue de croître chaque année, l’Afrique ne bénéficiera véritablement de leurs solutions que si les médias et les journalistes africains s’engagent résolument à les valoriser et à les mettre en lumière. Cela signifie qu’il est temps de passer du journalisme traditionnel, centré sur la dénonciation et le négatif, à un journalisme de solutions, qui met en avant ceux qui, dans l’ombre, développent des solutions capables de relever les défis de notre développement socio-économique », a-t-il soutenu.
Il a poursuivi en citant un rapport récent : « Selon un rapport publié par la plateforme spécialisée Africa The Big Deal, les levées de fonds des start-up africaines ont atteint 466 millions de dollars au premier trimestre 2024, soit une baisse de 47 % par rapport à la même période en 2023. Toujours selon ce rapport, seulement quatre pays africains concentrent 87 % des levées de fonds réalisées sur le continent durant les trois premiers mois de 2024. Nous lançons donc un appel pressant aux experts africains en haute finance pour qu’ils nous apportent des solutions afin de renverser ces statistiques alarmantes. »
L’ambassadeur a conclu en souhaitant une excellente Semaine de l’Afrique des Solutions à tous les participants, et en félicitant les « solutionneurs », journalistes et entrepreneurs africains pour leurs efforts en faveur de la prospérité et du développement autonome de l’Afrique.
Depuis Rabat, Maroc, Mohamed Cissé, envoyé spécial