Démissionnaire de la tête du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), l’ancien coordinateur général de ce mouvement qui a secoué le régime d’Alpha Condé, s’est exprimé lundi sur la conduite de la transition. Dans les GG de la radio espace, Abdourahmane Sanoh a laissé un message limpide non seulement aux autorités de la transition, mais aussi à tous les acteurs de la vie sociopolitique.
« Je voudrais demander au colonel Mamadi Doumbouya d’écouter. Je comprends ce qui l’anime personnellement. Mais, lorsqu’on est à la tête de l’Etat, je voudrais lui rappeler ce que je lui ai dit : ‘’ Il y a le militaire, il y a le chef de l’Etat’’. Il n’a qu’à œuvrer à réduire le cap entre le militaire et le chef de l’Etat. L’Etat n’est pas quelque chose qu’on peut régenter comme une unité militaire », dit-il.
Et de poursuivre, il a invité le chef de la transition à prendre en compte le respect des règles et lois qui régissent le pays, avant toute prise de décision.
«… Lorsqu’on voit la situation de notre pays, le comportement du leadership, on est constamment révolté. Mais, la gestion de l’Etat repose sur des procédures de lois et règlements qu’on ne peut trahir en moins de vouloir trahir les actes qu’on pose. Je voudrais qu’il fasse les choses dans le respect des procédures, des règles, de nos lois. Et, qu’il sache que rien ne nous appartient en tant qu’être humain, absolument rien. Hier, c’est certains qui étaient là, demain d’autres viendront encore. Il a de grandes ambitions pour le pays mais, la manière, la façon de faire, s’il n’y prend pas garde, cela risque de trahir son projet ».
S’adressant aux acteurs sociopolitiques, le coordinateur de la PECUD a d’abord reconnu la responsabilité de chacun et de tous dans la situation actuelle du pays, avant d’ajouter que chaque guinéen doit œuvrer pour que cette transition soit la dernière.
« Aux autres acteurs, nous sommes tous responsables de la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Je parle précisément des acteurs politiques, des acteurs de la société civile, des médias, des syndicalistes et de l’élite qui a démissionné dont la démission fait trop mal au pays. Réveillons-nous, prenons nos responsabilités et faisons en sorte que ce soit l’intérêt général qui dicte toujours nos pas.
J’espère que cette transition serait la dernière en termes de régime de l’armée au pouvoir. Je voudrais souhaiter que cette transition soit la meilleure et nous devons nous y battre. Mais, les risques sont là, il y a de gros risques que cette transition connaisse des difficultés regrettables », a prévenu l’ex patron du FNDC.
Fodé Camara pour avenirguinee.org