Après l’annonce du ministre du travail et de la fonction publique les semaines dernières du recrutement à la fonction publique, plusieurs personnes se sont mises à la tâche pour chercher ce papier afin de mettre leurs dossiers au complet. De Conakry jusqu’à l’intérieur du pays, les états civils sont envahis par des diplômés sans emploi à la quête de ce document. C’est le cas de la commune de Matoto. Là, les uns et les autres se bousculent pour être en possession de ce document.
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org, Kemoko DIOUBATÉ, chef service officier de l’état civil de Matoto, salue l’initiative du ministre. Selon lui, le constat est amer par rapport à l’obtention des extraits de naissance numérisés au niveau des citoyens.
« Je salue l’initiative, parce que tout ce qui est l’emploi des jeunes, nous sommes toujours partants. Ça fait quelques années que nous avions lancé les extraits numérisés, afin d’avoir les cartes d’identité nationale. Le constat est très amer par rapport à l’obtention de ces extraits au niveau des citoyens, parce qu’ils ont négligé ça fait des années avant que le ministre lance un appel pour le recrutement à la fonction publique », a-t-il dit d’entrée.
Poursuivant, Kémoko DIOUBATÉ a estimé que les citoyens devraient venir prendre l’extrait avant que le coup d’envoi du recrutement ne soit donné. Il pointe du doigt la négligence des citoyens. Car, selon lui, l’extrait de naissance est fait pour la vie.
« Les citoyens devraient venir prendre l’extrait à temps. Nous avons fait beaucoup d’émissions de sensibilisation pour que le guinéen soit en possession de ce document parce que l’extrait de naissance a un effet juridique de 100 ans, c’est à vie. Nous avons eu des problèmes. Il y a eu des gens qui ont négligé, ils pensent que quand ils auront besoin de l’extrait, c’est du tic au tac. Pourtant c’est un processus qui n’est pas automatique, c’est systématique. L’extrait c’est dans le système, il faut aller à la banque, avoir le reçu et ce reçu n’est pas activé automatiquement il faut attendre 72 ».
Plus loin, cet officier de l’état civil souligne que le processus de l’obtention de l’extrait est long. C’est pourquoi, dans sa juridiction, il travaille H24 tous les jours pour satisfaire les demandeurs.
« Le processus est un peu long, mais si vous êtes dans le besoin et que vous faites dans la précipitation, ça crée des problèmes. Et, quand il y a trop de pression, ça ne peut pas aller, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui que nous sommes envahis à chaque instant. Il faut relever le défi, nous étions là le dimanche et samedi. D’habitude on ne travaille pas les dimanches mais, nous avons travaillé. On était obligé de saisir tous les dossiers pour qu’ils soient dans l’ordinateur afin de les tirer et livrer aux citoyens. Tout le monde veut l’avoir au même moment, c’est ça qui est impossible. Dans les conditions normales, on fait l’examen de deux à trois semaines, mais par la volonté de Dieu j’ai une équipe très jeune. Nous avions mis le service 24h/24h, nous sommes en train de voir l’expérience d’une semaine pour satisfaire les citoyens », a-t-il indiqué.
Parlant des difficultés qu’il rencontre depuis l’annonce du recrutement à la fonction publique par le ministre Julien Yombouno, il a parlé de la durée du reçu bancaire qui fait 72h avant la validation, crise des papiers sécurisés et de d’encre.
« Nous rencontrons des difficultés. Il y a certains qui ne donnent pas de bonnes informations en remplaçant la fiche. Eux-même ils lisent après ils disent qu’il y a des problèmes. Nous serions obligés de les appeler pour confirmation. Ça fait longtemps que ça été lancé comme ils sont dans le besoin, ils nous ont créé des problèmes. Parfois, le réseau n’est pas actif. Les reçus, il faut 72h et des fois nous sommes en crise des papiers sécurisés et l’encre. Tous ces problèmes-là, nous avons mis une stratégie en place en utilisant la ressource humaine, pour le moment nous n’avons que 5 machines. Chez nous, il n’y a pas de limitation. C’est de 08 à 18h que nous prenons les gens, on le fait par patriotisme, moralement on tient le coup ».
Dans son agglomération, grâce à une stratégie mise en place pour relever le défi, il peut prendre 500 personnes par jour de 08h à 18h.
« Par jour, on peut prendre jusqu’à 500 personnes à Matoto. Quand un citoyen fait son dépôt en cette période, si nous ne sommes pas débordés, c’est une semaine qu’il viendra récupérer. Avec le mécanisme que nous avions mis en place, nous travaillons H24, 7/7. La première équipe travaille de 08h jusqu’à 00 et la deuxième de 00h jusqu’à 08h nous n’avons pas de repos. Les guinéens n’ont qu’à prendre les papiers à temps c’est mieux, afin d’éviter les difficultés », a-t-il lancé.
Bintou Camara pour avenirguinee.org
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