Le chef d’État Major des armées était l’invité principal du journal télévisé de la RTG ce jeudi, 04 mai 2023. Le colonel Sadiba Koulibaly a balayé d’un revers de la main gauche toutes les rumeurs sur ses relations avec le président de la transition et le ministre de la défense nationale. Au-delà, il a fait des précisions sur la dissolution du Bataillon de la Sécurité présidentielle (BSP) et le limogeage du directeur du service de renseignement militaire.
CI-dessous, un extrait de son intervention
Présence des forces étrangères en Guinée.
Vous vous souviendrez que sa majesté le Roi Mohamed VI a effectué une visite historique en Guinée en 2014. Au cours de cette visite, sa majesté le Roi Mohamed VI et le président de la République de l’époque le prof Alpha Condé ont signé beaucoup d’accords y compris les campagnes de saut que nous sommes en train de faire maintenant. Donc, c’est dans le cadre d’une continuité. Au-delà, l’armée guinéenne ne peut pas évoluer à vase clos. Tout ce qui est entraînement, tout ce qui est exercice parce que nous participons à beaucoup d’exercices à l’étranger, si nous avons l’occasion de faire des exercices ici, on le fait. Mais à date, que tout le monde soit rassuré, il n’y a aucune force étrangère en Guinée. Le colonel Mamadi Doumbouya a toujours dit qu’il appartient aux guinéens de tous bords de défendre les 245 mille kilomètres carrés. Et cela ne changera jamais.
Déménagement.
Je n’ai jamais déménagé. C’est totalement encore des rumeurs qui sont distillées par certaines personnes à des dessein qui sont faciles à comprendre. Je voudrais rassurer tout le monde, mes relations avec le ministre de la défense nationale, mes relations avec le chef suprême des armées, nous sommes avant tout des frères. Au-delà, malgré les différences d’âges, nous sommes des amis. Les relations là sont antérieures au 05 septembre, c’est important de le comprendre. Mieux, la complexité des enjeux du moment ne peut pas nous permettre à ce qu’on se prête à ce luxe inutile. Il y a tellement de choses à faire pour cette armée qui a beaucoup perdu en capacité opérationnelle, on ne saurait se permettre de se distraire par autre chose. Le colonel Mamadi Doumbouya, malgré son calendrier chargé, tous les jours il ne fait que donner des directives qui se voient aujourd’hui… Face à des défis colossaux en termes d’infrastructures, en termes de repositionnement du pays, nous avons beaucoup à faire que de nous livrer à des batailles d’égos. Il faut que les gens soient rassurés. Ceux qui caressent cet espoir et qui continuent toujours à intoxiquer, mais que le peuple se rassure qu’il n’y a pas de problème entre moi et le ministre de la défense nationale, il n’y a pas de problème entre moi et le président de la transition…
Vol d’armes.
Dès le 05 septembre, le président de la transition a été clair que la justice sera la boussole de la transition. On ne peut pas continuer à inquiéter les civils chaque fois qu’il y a la moindre faute et mettre les militaires en marge. Vous me permettrez de ne pas trop m’étendre sur ce sujet du fait que ce sont des questions qui sont pendantes devant la justice. Qu’à cela ne tienne, pour le cas du centre d’entraînement aux opérations militaires de maintien de la paix, il y a eu vol d’armes, il y a eu disparition d’une quantité d’armes dans le magasin d’armement du CLP. Quand une telle chose arrive, partout au monde que ça soit en France, aux États-Unis…dès qu’il y a ça, le premier responsable c’est le commandant de l’unité. On ne blague pas avec les questions d’armes. C’est pourquoi, bien que l’enquête soit en cours, il n’a pas été puni parce qu’il est fautif, mais c’est parce que c’est sous sa responsabilité et qu’il a manqué à ses responsabilités.
Limogeage du directeur du renseignement militaire.
En ce qui concerne le directeur du renseignement militaire, vous savez tous que la lutte contre les produits toxiques a été initiée sous l’égide du président de la transition et avec le CNRD lequel englobe toutes les forces de défense et de sécurité. Donc, c’est dans cette foulée qu’il y a eu certaines saisies de médicaments à la douane et dans d’autres services détachés même le long de certaines frontières. Quand ces médicaments sont confiés à un responsable quelque part et que ces médicaments disparaissent, la moindre des choses , c’est de prendre des mesures administratives contre l’intéressé et de le mettre à la justice, c’est ce qui s’est passé.
Dissolution du BSP
Il s’agissait simplement d’une formalité administrative. Au temps du feu président le Général Lansana Conté, l’unité qui assurait sa sécurité et sa protection s’appelait le bataillon autonome de la sécurité présidentielle. À sa mort en 2008, les nouvelles autorités du pays, à leur tête le capitaine Moussa Dadis Camara ont créé ce qu’on appelle le régiment commando qui a remplacé cette unité, le bataillon autonome de la sécurité présidentielle. Quand le Gl Sékouba a pris les rênes du pays, il a déployé ce régiment commando à Samorenya pour constituer ce qu’on appelle le bataillon spécial des commandos en attente dans le cadre de la force africaine en attente. Après l’investiture du président Alpha Condé en 2011, le bataillon de la sécurité présidentielle a été créé. Donc, c’est ce bataillon qui a assuré sa sécurité jusqu’au 05 septembre 2021. À partir de cette date, les missions de protection du président sont revenues au groupement des forces spéciales. Donc, le bataillon de la sécurité présidentielle qui n’avait plus de missions officielles a été cantonné au K36. Vous vous souviendrez que l’ouverture des frontières avec les pays voisins, il y a eu une évaluation au cas par cas, des risques encourus en ouvrant les frontières. À l’issue de cela, l’une des recommandations a été le fait qu’il faut renforcer le volume de force. C’est pendant ce que les éléments qui constituaient le BSP ont déployés le long des frontières et dans certaines unités. Donc, depuis cette date, c’est une unité qui n’existait plus…
Décryptage : Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org