Après un an et demi de leur nomination par le président de la transition pour diriger le cadre du dialogue inter-guinéen, les trois facilitatrices ont annoncé hier leur retrait lors d’une rencontre, devenant membres du comité.
Dans une interview accordée ce mercredi à notre rédaction, le président du parti l’ANG, Mohamed Cissé, qualifie cette décision de non résolutive.
« C’est une annonce surprenante. Lorsqu’elles ont été désignées par le président de la transition, je ne me rappelle pas s’il y avait un mandat défini dans le temps, je ne crois pas. Le cadre du dialogue est permanent, ce qui signifie que tant que le cadre existe, les dirigeants devraient y être présents pour le piloter. Aujourd’hui, entendre qu’elles se retirent soulève des questions. Quelles sont les raisons ? Elles peuvent évoquer certaines raisons, mais il y en a d’autres qu’elles peuvent cacher. Ce qui nous intéresse, ce sont ces raisons cachées. Cette question doit être dévoilée au grand jour, et nous y sommes très intéressés. Maintenant, quelles sont ces raisons qu’elles cachent ? », s’interroge le leader politique.
Et de poursuivre, » dès le début, nous avons sollicité la création d’un cadre de dialogue regroupant tous les acteurs politiques, en particulier les ténors de la scène politique. Aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’un parti est plus grand qu’un autre. Certains partis ont participé et se sont distingués lors des dernières élections. Il faut prendre tout cela en compte et avoir ces partis qui ont une base populaire derrière eux. Les facilitatrices ont essayé, mais elles n’ont pas réussi, car elles ont refusé de dire la vérité au colonel et à son équipe. Il aurait fallu dire au colonel qu’il devait répondre aux conditions posées par ces acteurs pour que le pays puisse sortir de cette situation. Elles ont fermé les yeux là-dessus et peut-être à l’époque, elles avaient des muettes, mais aujourd’hui, si ces muettes ne sont plus disponibles, il est tout à fait normal qu’elles partent. »
Mohamed Cissé avance des arguments en soutien à sa position. Pour lui, « Si vous lisez attentivement, je pense que la proposition de retrait vient du cadre de dialogue qu’elles ont dirigé. Mais est-ce que ce même rapport dit que dès que le ministère de l’administration du territoire, chargé d’organiser les élections, entre en jeu, les facilitatrices vont partir ? Non. Dès le début, j’ai dit que le cadre de dialogue est permanent, et tant qu’il l’est, il n’y a aucune raison que leur mandat expire. Cet argument ne tient pas la route, et il ne faut pas prendre les Guinéens pour des idiots. Elles doivent nous dire les vraies raisons. Aujourd’hui, elles doivent dire que le cadre de dialogue ne progresse pas, que le pays est bloqué, et tout ce qu’elles ont voulu accomplir n’a pas été facilité par le CNRD. Il faut dire la vérité aux Guinéens. »
Enfin, le leader de LaNG accuse les facilitatrices de trahir la Guinée et insiste sur la nécessité de dire la vérité au peuple guinéen.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
621269981