Près de trois ans se sont écoulés depuis la mise en place du Conseil National de la Transition (CNT). Depuis cette date, le CNT n’a jamais présenté cette nouvelle constitution que tant de Guinéens attendent toujours. Cela a mis en doute la capacité des conseillers du CNT à élaborer ce document.
Ce samedi, notre rédaction a interrogé l’ex-ministre de la Justice, professeur de droit de haut niveau à l’université Cheick Anta Diop et ex-député de la 9ème législature Pr Maurice Togba Zogbélémou.
Selon lui, « nous sommes tous dans l’attente de ce projet de constitution qui avait été annoncé pour le mois de mars. Le retard, je l’explique simplement par le fait que la constitution, avant d’être un texte juridique, est d’abord un acte politique. Les dispositions du projet qui doivent sortir naturellement au moment de la rédaction peuvent créer des problèmes en raison de divergences de point de vue parmi ceux qui sont chargés de la rédaction. Les résultats des consultations menées en prélude à la sortie de ce projet, et les contraintes du régime à mettre en place, font que le projet tarde. Moi, je leur accorde le bénéfice du doute et j’espère que ce projet sortira bientôt pour que nous puissions faire des observations et qu’un projet définitif soit présenté au peuple lors d’un référendum. La rapidité avec laquelle on rédige un texte constitutionnel dépend de la méthode utilisée. Je sais que les Burkinabés ont voulu une constitution et ils l’ont eue. Cela dépend de la méthode que le CNT utilise et qui explique certainement le retard », explique-t-il.
En ce qui concerne la détention prolongée des anciens dignitaires en prison par les autorités actuelles du pays, l’ex-ministre et député a fait savoir : « Je ne sais pas si cela est voulu par les autorités judiciaires ou d’autres autorités, mais j’estime simplement, en tant que professionnel du droit de justice, que la lenteur peut s’expliquer par la complexité du dossier. Il y a des dossiers judiciaires qui peuvent être simples, mais un dossier judiciaire, surtout lorsqu’il y a des enquêtes à mener, des expertises à faire, des preuves à rechercher parfois en dehors du dossier, peut expliquer la lenteur. Maintenant, n’ayant pas connaissance du dossier des personnalités dont vous parlez, il m’est difficile de vous dire exactement si leur détention prolongée s’explique ou pas », a-t-il laissé entendre.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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