72 heures après la nouvelle fixation des prix des denrées de grande consommation en Guinée, suite à une convention signée entre le gouvernement, des opérateurs économiques et la Chambre de Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat de Guinée, les opérations d’affichage des prix des denrées alimentaires ont été officiellement lancées ce vendredi à Conakry.
Le président de la Chambre de Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat de Guinée a initié cette activité au marché de Taouyah dans la commune de Ratoma, en compagnie du maire de la commune, du président du bureau régional de la Chambre de Commerce de Conakry, du directeur national du commerce et de la concurrence, du président de l’Union Nationale des Consommateurs de Guinée, et des corps d’agents assermentés composés d’agents de concertation, d’agents contrôleurs des prix, et d’inspecteurs.
Après de nombreux affichages devant toutes les boutiques et magasins de ce marché et avoir sensibilisé les responsables, le président de la Chambre régionale de Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, El hadj Aliou Cherif, a exprimé son impression en tant que premier responsable des commerçants de la ville de Conakry face à cette initiative.
« Mon impression est bonne, car ce que je viens de constater me réjouit. Le gouvernement a beaucoup fait pour alléger le panier de la ménagère, et la Guinée est le pays le moins cher pour les denrées alimentaires dans la sous-région. Nous remercions le gouvernement et les partenaires importateurs qui sont francs avec la chambre et avec le ministère du commerce à travers la direction nationale de la douane, y compris le ministère du budget. Nous étions tous sur la table et ils ont compris qu’il faut privilégier le patriotisme en oubliant les intérêts exorbitants pour sauver le pays depuis ce moment », a-t-il salué, ajoutant que la garantie pour le respect de ces prix aux marchés de Conakry est à 90%.
« Nous sommes confiants à 90%, car même si certaines personnes tentent de s’échapper de la maille, nous avons l’obligation de veiller avec les inspecteurs du commerce dans les marchés. Ils sont habilités à sanctionner, et nous allons veiller et renforcer cette équipe avec les membres de la chambre de commerce. Il y a également un numéro, le 142, qui est gratuit et anonyme pour que les gens n’abusent pas des prix de l’intelligence du gouvernement. »
Enfin, il a invité tous les acteurs et la population à comprendre que cette crise est mondiale.
« Je dis à la population d’être très vigilante et de comprendre ceux qui veulent manipuler et ceux qui veulent travailler. Ceux qui veulent manipuler disent ce qu’ils veulent. Mais ceux qui veulent travailler ont leur trace sur le terrain. Nous travaillons pour laisser quelque chose de très favorable à la population guinéenne, y compris nous-mêmes, les importateurs », a-t-il lancé.
Très satisfait d’avoir lancé cette activité dans sa circonscription, le président communal de la chambre du commerce de Ratoma, El-hadj Mamadi Diakite, a rassuré que son équipe veillera strictement au respect de ces consignes dans sa commune.
« Nous veillerons sur le strict respect de ces prix dans tous les marchés de Ratoma. Les commerçants peuvent vendre en dessous des prix fixés, mais pas au-delà de ça dans ma commune. Quiconque tente de le faire verra l’État sur son chemin, inchallah, je vous garantie ça. »
Quant à Thierno Mamoudou Diallo, commerçant au marché Taouyah, il déclare : « Nous allons respecter ce prix fixé par le gouvernement et la chambre de commerce. Parce qu’on a compris que cela ne dépend pas de l’État guinéen, c’est une crise internationale. Donc rassurez-vous que ces prix seront respectés chez nous ici afin d’appuyer le gouvernement et la chambre de commerce. »
Dans son adresse, le président de la chambre de commerce de l’industrie et de l’artisanat de Guinée, Elhadj Mamadou Baldé, est revenu sur la convention signée avec l’État.
« La commune de Ratoma a été la première destination pour célébrer la cérémonie d’affichage des prix des denrées des grandes denrées de consommations. L’aboutissement de cette convention signée pour permettre l’affichage a été un échange, une négociation entre l’ensemble des importateurs des denrées de grande consommation, l’État guinéen et la chambre de commerce de Guinée. Au cours de cet échange, chaque partie a fait des concessions. L’ensemble des opérateurs ont accepté d’accorder ce grand sacrifice. Il faut noter qu’aujourd’hui, le monde entier est confronté à des difficultés sur plusieurs niveaux. Difficultés d’approvisionnement des denrées de consommation au niveau national et international, difficultés d’approvisionnement et le transport maritime. La réunion de tous ces facteurs a conduit à rencontrer l’ensemble de tous les importateurs qui ont présenté effectivement la réalité du coût de ces produits à l’international. Les concessionnaires et les commerçants vont accepter de faire une partie de sacrifice pour réduire le coût qui va leur revenir de l’arrivée de ce produit en Guinée. »
Plus loin, il a fait savoir que : « (…) Si cette initiative n’avait pas été conclue entre les importateurs, l’État et la chambre de commerce, on risquait de trouver un sac de riz à 400 000 FNG. Mais les commerçants ont vraiment accepté de se sacrifier de tout ce qu’ils pouvaient avoir comme gain. Nous sommes convenus qu’ils ne vont pas dépasser ces prix pour le bénéfice de la population guinéenne. Après cette opération, nous, la chambre, allons veiller à tous les prix qui sont déjà conclus sur le marché. Il faut nécessairement comprendre la réalité du monde. Donc nous allons être aussi auprès des commerçants pour le respect strict de ces prix. C’est pourquoi il y a un numéro sur l’affichage pour nous contacter en cas de défaillance. »
À noter que l’objectif visé est d’amener les acteurs à la compréhension des prix plafond, mais aussi au respect des prix consignés dans le protocole.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org 621269981