La vaste opération de démantèlement des zones criminogènes se poursuit dans la capitale guinéenne, Conakry, affectant un grand nombre de citoyens, y compris des ressortissants de la Sierra-Léone. Après plusieurs étapes dans les quartiers de Boussoura, Bonfi et Dambondy, l’opération a touché ce mardi 17 décembre la zone de Nongo, située en haute banlieue de Conakry.
Sur le terrain, le procureur de la cour d’appel de Conakry, Fallou Doumbouya, assure le suivi de l’opération. En compagnie du représentant de l’ambassade de la Sierra Leone en Guinée, M. Oumar Sitan Touré, il a observé les mesures prises par les autorités guinéennes pour démanteler ces zones à risques.
M. Oumar Sitan Touré a pris la parole pour exprimer la position de l’ambassade de la Sierra Leone à l’occasion de cette opération de déguerpissement. Il a souligné que l’ambassade était présente non seulement pour observer mais aussi pour veiller à ce que les ressortissants léonais ne soient pas injustement ciblés. « Nous sommes ici aujourd’hui en tant qu’ambassade de la Sierra-léone pour observer, car certaines actions prises par les autorités guinéennes contre nos citoyens nous ont préoccupés. Nous ne voulons pas que de tels événements se reproduisent, notamment le renvoi forcé de ressortissants sierra-léonais vers leur pays d’origine. Nous ne pouvons accepter cela », a-t-il déclaré.
Cependant, l’attaché de presse de l’ambassade de la Sierra-léone en Guinée a rapidement nuancé son discours en constatant que l’opération ne visait pas uniquement les Sierra-Léonais, mais bien tous les habitants des zones criminogènes, qu’ils soient Guinéens ou non. « Nous avons constaté que l’opération ne vise pas uniquement les Sierra-Léonais, mais tout le monde, y compris les Guinéens. 93 % des habitants de cette zone sont des Guinéens, et il n’y a que quelques Sierra-Léonais concernés. Dans ce cas, il n’y a pas de problème. Si certains de nos compatriotes sont interpellés, nous les prendrons en charge à l’ambassade », a-t-il ajouté.
Plusloin, Touré a également exprimé son soutien à l’opération de manière générale, saluant les efforts des autorités guinéennes pour restaurer la sécurité et l’ordre public. « Nous saluons les actions menées. Nous ne sommes pas contre cette opération car elle va dans l’intérêt de la sécurité de tous. Nous sommes ici en tant que citoyens guinéens aussi. Tout le monde souhaite la paix et la sécurité, et nous sommes d’accord avec cela. Mais ce que nous n’acceptons pas, c’est que l’on prenne des Sierra-Léonais et qu’on les force à retourner en Sierra Leone. C’est un point sur lequel nous ne transigeons pas », a précisé le représentant diplomatique.
Le procureur Fallou Doumbouya, pour sa part, a insisté sur le fait que l’opération ne ciblait aucune nationalité en particulier. Il a rappelé que le but était de débarrasser les zones criminogènes, où des actes de violence et de criminalité ont été signalés, dans l’intérêt de la sécurité publique. « Il n’y a pas de distinction entre Guinéens et non-Guinéens. Ce sont les habitants de ces zones criminogènes qui sont concernés, qu’ils soient Guinéens, Sierra-Léonais ou d’autres nationalités. L’opération se déroule dans un esprit d’inclusivité et de préservation de la paix », a-t-il souligné.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org