Viol en Guinée. D’après l’Office de Protection du Genre, de l’Enfant et des Mœurs (OPROGEM) qui a publié la semaine dernière son rapport annuel, 266 cas de viol, 91 cas d’enlèvements, 167 cas d’abandons d’enfants et 36 cas de séquestrations, ont été enregistrés courant 2022.
S’exprimant à propos dans une interview qu’elle a accordée à notre rédaction ce lundi, la présidente de la commission genre et équité au sein de la MAOG a exprimé son inquiétude. Fatoumata Dabo a confié à notre rédaction que « (..) Cette année 2023, avec l’élaboration même de notre plan d’action annuel, nous sommes focalisés d’abord sur des victimes. Parce que pour enlever le tabou, il faut que les victimes acceptent de parler », dit-elle. Regrettant ensuite le fait que « souvent, quand il y’a des cas de viol, nous partons vers les victimes mais elles n’acceptent pas de parler ».
Pour minimiser les cas de viol, cette activiste a dévoilé la stratégie de son ONG en ces termes : « nous nous sommes dit qu’on va approcher d’abord les victimes, il y a un centre d’écoute et orientation des victimes de VBG ici. Donc, celles qui sont victimes, nous allons les approcher d’abord pour les expliquer les types de viol qu’elles sont victimes », a-t-elle annoncé.
Et d’ajouter : « donc, nous nous sommes dit, cette année, on va trouver des métiers pour elles ; on va les former dans ces métiers et pourquoi pas les accompagner si nous avons le financement. Donc, en les accompagnant, elles seront maintenant nos ambassadrices pour la sensibilisation sur le terrain, dans les familles, afin d’éradiquer le phénomène ».
Pour conclure, Fatoumata Dabo a invité les parents à s’impliquer dans l’éducation et la surveillance de leurs filles.
« Au niveau des parents, il faut surveiller les enfants ; il ne faut pas dire que c’est mon petit frère, c’est mon oncle, cousin ou frère je vais laisser ma fille jouer avec lui non. Surveiller beaucoup les enfants. Il faut également essayer de communiquer aussi avec nos enfants surtout avec des filles âgées. Parce qu’il y a bon nombre de jeunes filles qui sont victimes de cela mais, elles ont peur de parler à leurs parents », a-t-elle souligné.
Ibrahim Sory Camara pour avenirguinee.org
621269971