Ces derniers temps, les routes guinéennes ont endeuillé plusieurs familles. La récurrence des accidents de la circulation inquiète plus d’un guinéen. Le cas le plus récent est l’accident survenu à Souguéta, dans la préfecture de Kindia. Une vingtaine de jeunes étudiants y ont perdu la vie.
Quelles sont les causes principales de la récurrence des accidents de la circulation ? Qui faut-il pointer du doigt ? Quelles sont les pistes de solution ?
Vendredi dernier, avenirguinee.org a posé ces questions et plusieurs autres au président de l’Union Nationale des Transporteurs Routiers de Guinée.
A l’entame de cet entretien qu’il a accordé à notre rédaction, Elhadj Frébory Donzo a présenté ses condoléances aux familles des accidents de la circulation.
« Je m’incline devant les dépouilles des différentes personnes tuées au cours des accidents et je prie Dieu qu’il leur accorde le paradis et le repos éternel », a-t-il imploré.
Sur les causes de la récurrence des accidents de la circulation, il note en premier lieu le manque de prévention.
« Vous savez, il ne s’agit pas de voir après l’accident, c’est avant l’accident, c’est cela la prévention. Il faut que l’État et tous les acteurs concernés du transport s’occupent de la prévention. Actuellement, on a une agence chargée de la sécurité routière qui est l’AGUISER, qui doit aussi tracer tout au long de nos routes nationales. Ensuite, la gendarmerie et la police doivent aussi faire leurs boulots aussi. Parce que vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des véhicules pleins à craquer, qui dépassent les charges réelles, la brigade mobile est là pour réprimander ces manquements. Mais, quand vous voyagez le long de cette route nationale, vous voyez même des gens surcharger les véhicules, ils passent devant tous les gendarmes, tous les policiers. C’est quand il y a maintenant un accident qu’on parle. Donc, « mieux vaut prévenir que guérir », a-t-il indiqué.
Pour lui, la responsabilité incombe à tous les acteurs impliqués dans le secteur du transport. Il estime que si chaque personne joue son rôle, on peut bien minimiser les cas d’accidents de la circulation en Guinée.
« La responsabilité n’incombe pas seulement aux gendarmes et aux policiers, tout le monde est responsable quelque part. Parce que nous aussi, du point de vue de l’état de véhicule, nous devons nous engager à changer, c’est-à-dire à chercher des véhicules qui sont aptes et qui ne sont vraiment pas dans les bons états pour circuler. Et, les chauffeurs aussi doivent subir les formations. Nous avons ici en Guinée actuellement les permis mais, jusqu’à présent on n’est pas arrivé réellement à contrôler l’obtention des permis de conduire », regrette-t-il.
Sur la question liée à l’absence de contrôle dans les gares routières avant le chargement des véhicules, il pointe du doigt un autre manquement.
« Vous savez, ce qui est un peu problématique aussi en Guinée ici, il n’y a pas de gare-voiture réellement ; il y’a plus de gare-voitures privés que de gare-voitures publiques contrairement aux autres pays. Mais, si vous remarquez, on dit que ce véhicule est venu de Gomboyah, alors que quand vous voyez là-bas, Gomboya n’a rien de gare-voiture. Sauf prendre des passagers et partir ».
Pour trouver solution à toutes ces problématiques, le président de l’UNTRG annonce des activités, en collaboration avec l’Agence Guinéenne de la Sécurité Routière.
« L’activité, c’est la formation et la sensibilisation. On a été aussi contactés par l’AGUISER dans ce sens-là. Aujourd’hui même, nous avons envoyé certains membres… Il va y avoir une rencontre au Palais du Peuple avec les transporteurs et les chauffeurs pour essayer d’organiser et discuter sur comment faire un début de campagne qui va commencer à partir de la semaine prochaine. C’est l’AGUISER qui va organiser cette formation, en compagnie de l’Union nationale des transporteurs routiers et les différents syndicats » .
Enfin, il a lancé un appel pressant aux conducteurs de véhicules en ces termes : « C’est de demander à nos travailleurs chauffeurs de s’améliorer. Vous savez, on ne finit jamais d’apprendre. On n’est jamais parfait dans ce sens-là, donc, cela veut dire que chaque fois ils doivent se former ; la formation doit être continue. C’est pourquoi, nous disons aux gens qu’il est nécessaire de faire les études jusqu’à un certain niveau, cela permet de savoir ce que vous devez lire », a-t-il lancé.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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