Après le personnel pénitentiaire de certaines régions, des administrateurs territoriaux, c’est le tour de la presse de recevoir les « balles » du ministre de la justice qui se montre hostile aux critiques.
Suite à sa descente pour une mission d’un mois à l’intérieur du pays en compagnie de la quasi-totalité des cadres de son département, des journalistes, observant le caractère bombé de la délégation, posent des questions sur le budget de cette grande mission qui, visiblement, constitue une véritable saignée financière. Ces hommes de médias estiment qu’Alphonse Charles, à la base de nombreuses injonctions aux fins de poursuites judiciaires pour détournement de deniers publics, devrait animer une conférence de presse avant son départ, pour expliquer aux citoyens guinéens les raisons de ce déplacement, tout en donnant des informations sur les millions de francs guinéens qui vont sortir des caisses de l’État.
N’étant pas du goût à ces différentes interrogations qu’il met sur le compte des critiques, et ne voulant rien laisser passer, le garde des sceaux s’en est pris à la presse lors d’une conférence à Siguiri.
« Quand j’entends souvent des journalistes complètement déconnectés de la réalité, qui ne maîtrisent ni les contours et détours de la mission, qui racontent du n’importe quoi, je leur donne du crédit parce que j’ai l’impression qu’ils travaillent avec un manque d’objectivité », a-t-il lâché.
Et pour se défendre, il a indiqué que » lorsqu’un ministre se déplace, qu’il vient faire le travail, il vient avec ses directions techniques parce que le ministre n’est pas un technicien. Il marche avec les médias pour une question de couverture et de sensibilisation. Il marche avec des interprètes, tous ceux-ci contribuent à la bonne marche de la mission », a-t-il argumenté, sans pourtant parler du budget de cette mission.
En cette période de transition, n’est-il pas vrai qu’un ministre doit, en amont, pour une question de transparence, déverrouiller le tabou sur le budget de sa mission? L’actuel ministre de la justice devrait en être le premier.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org