A travers une interview qu’il a accordée ce mardi à la rédaction d’avenirguinee.org, Ibrahima Sory Sylla, Coordinateur National de l’ONG « Carbone Guinée », s’est exprimé sur des actions entreprises et des défis rencontrés dans le domaine de la protection de l’environnement en Guinée. Interview…
Bonjour. Parlez-nous un peu de cette structure et de sa mission.
Carbone Guinée, une ONG guinéenne créée en 2009, a pour mission de mobiliser des ressources humaines et financières en vue d’accélérer la mise en œuvre de programmes et projets d’atténuation, d’adaptation et de résilience aux changements climatiques. L’objectif est de mobiliser des ressources pour la mise en œuvre des conventions sur les changements climatiques, la biodiversité et la gestion rationnelle des produits chimiques.
Quelles sont les activités phares menées sur le terrain en 2023?
Carbone Guinée, avec ses partenaires, a mobilisé des ressources pour renforcer les capacités des acteurs clés dans la conservation de la biodiversité aux îles Tristao. Des projets ont été développés, notamment celui de protection de la mangrove de Boffa à Kamsar et aux îles Tristao. En Haute Guinée, des actions ont été entreprises sur les questions d’orpaillage à petite échelle. En Basse Guinée, un projet avec la GIZ a couvert les zones de Boké, Boffa, Mandiana et Siguiri, touchant les mécanismes de gestion des plaintes autour des activités minières et d’orpaillage.
Malgré votre intervention, le constat reste amer, notamment avec les constructions anarchiques menaçant les littoraux. Que faites-vous pour éradiquer ce fléau?
Nous avons alerté une fois nos autorités sur l’importance de la mangrove, qui sert de rideau protecteur entre la mer et la terre. Une sensibilisation initiale a été menée auprès des parties prenantes et des autorités locales pour les inciter à prendre en compte la protection de la mangrove dans leurs plans de développement local. La pression exercée par la saliculture sur la mangrove est également une préoccupation.
Quelles sont les perspectives pour l’année 2024?
Nous continuerons la promotion des foyers améliorés, la gestion rationnelle des produits chimiques, et nous intensifierons nos actions sur les déchets plastiques et électroniques. Nous poursuivrons nos efforts pour la protection de la mangrove et de la biodiversité. La Guinée étant devenue une importante décharge pour les équipements électroniques et plastiques, nous continuerons également la sensibilisation sur cette problématique.
Disposez-vous actuellement des moyens financiers nécessaires pour réaliser ces activités prévues?
Oui, nous parvenons à mobiliser des ressources pour nos projets, mais nous avons également besoin de l’accompagnement de l’État. Un environnement favorable créé par l’État permettrait aux organisations de la société civile d’apporter une contribution significative.
Quel message souhaitez-vous transmettre aujourd’hui?
Nous appelons toujours l’État à créer un environnement favorable pour les organisations de la société civile, afin que l’accompagnement soit effectif.
Réalisée par Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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