En mission de prise de contact avec les autorités guinéennes dans le cadre de l’organisation du procès des massacres du 28 septembre 2009, les émissaires de la Cour Pénale Internationale ont animé ce jeudi une conférence de presse. Objectif, faire le rapport de son séjour et son analyse sur la situation.
Dans sa prise de parole, Mame Mandiaye Niang, le procureur adjoint de la CPI, est largement revenu sur l’objectif des 72h de leur visite en Guinée.
« L’objectif de ma visite était de venir procéder aux évaluations. J’ai rencontré les autorités qui m’ont toutes indiqué l’état d’engagement politique avec des moyens qui avaient été mis en œuvre pour matérialiser cet engagement. J’ai eu à rencontrer également les partenaires majeurs du pays, les associations des victimes, la coalition pour la cour pénale internationale. Bref, il n’y a pas un seul secteur qui a un rôle à jouer dans ce procès à venir tant attendu par les guinéens que je n’ai pas eu le plaisir de rencontrer… », dit-il.
Et d’ajouter. « Aujourd’hui, en ayant conclu ma visite, je peux délivrer le message de satisfaction par rapport à ce défi logistique qui, à mon sens, est en train d’être relevé. Après une longue attente, je pense que l’horizon s’éclaircit, et çà c’est une très bonne chose ».
Plus loin, le procureur adjoint de la CPI s’est réjoui des propos du président de la transition qui a dit à l’occasion d’une cérémonie que « les problèmes guinéens seront résolus par les guinéens ».
« La vocation des tribunaux nationaux, c’est de juger les affaires nationales. Le président de la tradition en a fait un credo et ce credo n’est pas du tout gênant pour nous la CPI. Quand il dit que les problèmes guinéens doivent être réglés par les guinéens, c’est exactement ça qui est statut de l’homme. Le statut de l’homme donne la priorité aux instances nationales et aujourd’hui devant les efforts que nous avons vus, nous sommes extrêmement satisfaits. Nous réitérons maintenant notre engagement à aller de l’avant avec les autorités judiciaires. Nous (CPI) serons là pour renforcer les capacités avec d’autres partenaires privilégiés ».
Sur la date de l’ouverture de ce procès, il a précisé que la cour se prépare que le procureur général en personne soit présent en Guinée. S’il est tenu, ça sera une fierté pour l’Afrique mais particulièrement pour les guinéens de tourner cette page sombre de l’histoire de notre pays.
« Nous avons des indications relatives à la date de la tenue mais, une fois confirmée, nous sommes déjà dans la préparation pour que le procureur en chef de la CPI Karim Kann vienne ici pour réitérer ce message de soutien et peut être préparer aussi avec les autorités à voir comment on peut accompagner le déroulement de tout le procès au terme duquel, avec fierté, on pourra brandir aux yeux de tout le monde ce que l’Afrique a déjà avec les procès de Bré, en disant que le procès du 28 septembre a été rendu en Guinée, au bénéfice des guinéens et par des acteurs guinéens pour voir comment on peut fermer ce chapitre douloureux pour davantage consolider la réconciliation en Guinée », a-t-il conclu, remerciant les autorités du pays pour la qualité de l’accueil qui lui a été réservé.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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