Le 28 septembre dernier, le procès des événements survenus dans le stade du même nom a débuté à Kaloum. Sous la compétence du TPI de Dixinn, un tribunal spécial a été construit à cet effet par les autorités de la transition. Ce qui a d’ailleurs manifesté leur volonté à aller à la tenue rapide de ce procès, 13 ans après les faits.
Aussitôt arrivé sur le sol guinéen, l’ancien président du CNDD, Moussa Dadis Camara, inculpé dans ce dossier, a été conduit à la maison centrale de Conakry.
Dans leurs interventions, les avocats de l’homme fort de 2009 ont demandé la libération ou la mise en résidence surveillée de leur client, ce, pour le respect de son statut d’ancien chef d’Etat.
Ce vendredi, 07 octobre, avenirguinee.org a interrogé le leader du parti La Nouvelle Guinée, M. Mohamed Cissé.
A l’entame de sa prise de parole, le leader politique s’est exprimé sur l’organisation de ce procès, après plusieurs années d’attente.
« On a vu les nouvelles autorités qui ont voulu que ce procès se tienne. Maintenant , qu’est qu’ils ont comme idée ? On ne peut le savoir ; on ne peut pas définir ça en avance. Mais, ce qui est sûr, nous voulons que ce procès-là permette aux guinéens de savoir la réalité. La vérité sur ce qui s’est passé exactement au stade ce jour-là. C’est vrai que le procès s’est ouvert, mais pour le moment, on n’a pas écouté d’abord les accusés sur le fond ; il faut qu’ils soient écoutés sur le fond et que nous voyons ce que cela va nous donner », dit-il.
Et de poursuivre, « vous savez, c’est Alpha Condé qui nous a mis dans cette situation. Moi personnellement, j’aurais souhaité que ça soit un pouvoir légalement constitué dans ce pays qui fait en sorte que le procès ait lié. Je crois qu’à voir comment est-ce que ça se passe, on a l’impression que le CNRD veut faire de ça un outil de propagande… Donc, c’était mieux qu’un pouvoir légalement établi s’occupe de ce procès. Mais bon, quand vous avez envie de savoir la vérité, tout ce qu’on vous donne, vous essayez de prendre », indique notre interlocuteur.
En ce qui concerne les demandes d’une frange de l’opinion pour la comparution des organisateurs à l’époque de cette manifestation, Mohamed Cissé rappelle qu’aucune loi n’interdisait cette protestation contre la candidature éventuelle du capitaine Moussa Dadis Camara.
« Je me demande pourquoi est-ce qu’on va convoquer les organisateurs ? Est-ce qu’en organisant une manifestation, c’est un délit en Guinée ? je ne crois pas. A l’époque des événements, aucune loi n’a interdit les manifestations. Donc, on ne peut pas jouer à cela. Donc, ils ont organisé une manifestation en bonne et due forme. Pourquoi est-ce qu’on va les convoquer ? ce sont des victimes à mon avis. Pour le moment, nous voulons savoir quels sont ceux-là qui ont tué des guinéens au stade qui sont sortis juste pour dire ‘’non’’ à une possibilité de candidature du Dadis Camara », martèle-t-il.
Sur la demande de libération de l’ancien président de la junte, Mohamed Cissé partage la position des avocats de ce dernier. Il laisse entendre qu’il ne fuira pas la justice de son pays.
» Vous savez, quand vous voyez les conditions dans lesquelles Dadis s’est rendu en Guinée, je pense qu’il n’y a pas de doute sur une possibilité de fuite de Dadis. Donc, de ce fait, je pense qu’aujourd’hui Dadis peut être dans une résidence même pas surveillée. Pour moi, on peut laisser Dadis à sa résidence, il peut être là-bas et chaque fois qu’on a besoin de lui, je suis sûr qu’il va venir parce qu’il n’a pas été forcé de s’embarquer de Ouagadougou jusqu’ici ».
Il faut noter que l’audience de ce procès reprend le 10 octobre prochain.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org