Le mercredi 7 août 2024, le gouvernement guinéen, par l’intermédiaire de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), a lancé une nouvelle initiative visant à prendre en charge les frais médicaux des agents de l’État. Cette opération couvre 80 % des frais médicaux des fonctionnaires et des retraités, un progrès significatif en Guinée, obtenu après de nombreuses démarches des syndicalistes auprès des autorités du pays.
Lors de sa visite ce mardi dans les locaux d’avenirguinee.org à Gbessia, le secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), Abdoulaye Camara, a accordé une interview à notre rédaction pour partager son avis sur cette initiative.
« Cette mesure faisait partie du protocole d’accord signé le 23 octobre 2023 entre le gouvernement, le patronat et le mouvement syndical guinéen. Depuis 5 à 6 ans, nous nous battons corps et âme pour que les fonctionnaires de l’État bénéficient d’une prise en charge au niveau de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale. Aujourd’hui, cela devient une réalité avec un ticket modérateur de 20 %, la CNPS prenant en charge 80 % des frais. C’était un véritable problème, mais grâce à la volonté politique, c’est désormais une réalité pour les fonctionnaires de l’État. Pour les fonctionnaires des sociétés privées régis par le Code du travail, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale assure également leur prise en charge dans les différents systèmes du pays. Au niveau de l’État, c’est une première, et pour cette raison, nous félicitons et remercions le gouvernement du Premier ministre, ainsi que le président de la transition, pour avoir initié et mis en œuvre cette mesure. C’est un soulagement pour tous les fonctionnaires de l’État et leurs familles », a-t-il déclaré.
Le secrétaire général de l’USTG a précisé que, pour le moment, l’opération concerne uniquement les fonctionnaires et retraités. Des mesures sont également en cours pour régulariser la situation des ayants droit.
« Actuellement, la prise en charge concerne uniquement les fonctionnaires de l’État, et non les ayants droit. La CNPS travaille à la sensibilisation à Conakry et à l’intérieur du pays, tout en identifiant les ayants droit. Nous avons tenu plusieurs réunions avec le président du Conseil National du Dialogue Social concernant les droits, mais il est nécessaire de procéder à une identification biométrique non seulement des épouses, mais aussi des enfants des fonctionnaires. Il a été convenu qu’un fonctionnaire peut bénéficier de la prise en charge pour lui-même, deux femmes et cinq enfants. Il est crucial que les femmes et les enfants soient correctement identifiés pour éviter que certains fonctionnaires ne déclarent des enfants qui ne sont pas les leurs. Cette identification est donc essentielle », a-t-il précisé avant d’ajouter que la prise en charge médicale des agents de l’État est un véritable soulagement pour tous les fonctionnaires.
« Avant cette prise en charge, les fonctionnaires de l’État devaient couvrir l’intégralité des frais médicaux, y compris les consultations et les médicaments. Aujourd’hui, si vous avez une ordonnance de 200 000 GNF, vous ne payez que le ticket modérateur de 20 %, soit 40 000 GNF, au lieu de 200 000 GNF. C’est une avancée considérable, et nous, en tant que représentants des travailleurs du secteur privé mixte, considérons cela comme historique. Comme nous l’avons mentionné dans notre discours, il n’y a jamais eu de prise en charge des fonctionnaires de l’État jusqu’à présent. C’est une première grâce à la volonté du gouvernement et au mouvement syndical guinéen qui a plaidé pour soulager les fonctionnaires de l’État, à l’image des travailleurs des sociétés privées pris en charge par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale », a souligné le secrétaire général de l’USTG.
Pour assurer le succès de cette initiative gouvernementale, le coordonnateur général adjoint du mouvement syndical guinéen appelle les fonctionnaires guinéens à prendre soin de ce « bijou ».
« Nous demandons aux fonctionnaires de prendre soin de ce bijou. Ils doivent comprendre que l’assurance coûte. Il est essentiel de préserver ce privilège car, même après leur activité et pour les retraités, ce sont les deux catégories qui bénéficient de cette prise en charge. Chacun d’entre nous a intérêt à ce que cette branche soit pérennisée au niveau de la CNPS, car nous sommes tous susceptibles de tomber malades, et les maladies, surtout à un âge avancé, peuvent devenir récurrentes et coûteuses. C’est pourquoi chacun doit veiller à la pérennité de ce système », a conclu Abdoulaye Camara, secrétaire général de l’USTG.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
621269981