Ils ont respectivement 40 et 39 ans, et les experts s’entendent à dire qu’ils feront la course en tête, lors de la présidentielle du 6 mai prochain. L’un propose « la rupture », pour l’autre, sa filiation avec l’ancien président Idriss Deby lui colle à la peau. Qui sera le vainqueur?
C’est un sénario, auquel on s’attendait le moins. D’abord le fait de voir Succès Masra, Premier ministre de Mahamat Idriss Deby, contre qui il a été farouche opposant, dès les premières heures de la transition.
Ensuite, voir le premier ministre et le président de la République d’un même gouvernement s’affronter, cela n’arrive pas tous les jours. Ce qui pousse le politologue Tchadien Evariste Ngarlem Toldé à parler d’une « exception tchadienne ».
Pour l’ancien premier ministre de l’ex président Idriss Deby Itno, Albert Pahémi Padacké, lui aussi candidat, c’est tout simplement un match amical que les deux chefs de l’exécutif tentent de jouer, en caporalisant toutes les attentions sur eux.
C’est montrer à quel point ce match est très attendu par l’opinion tchadienne et internationale, et les premières empoignades verbales ont commencé dès les premières heures de la campagne électorale lancée le 14 avril dernier.
Les deux hommes semblaient ne pas se porter en coeur depuis avril 2021, date à laquelle l’armée a pris le pouvoir après le décès de l’ancien président Idriss Deby qui venait de passer 30 ans au pouvoir.
Le Maréchal du Tchad venait de tomber les armes à la main, face aux rebelles dans le nord du pays. La disparition d’Idriss Deby a suscité l’espoir d’un nouveau départ pour le Tchad. Mais son fils, Mahamat Deby, a pris les rênes du pouvoir, à la tête d’un Conseil Militaire de Transition.
Mahamat Deby a d’abord promis une transition démocratique d’une durée de 18 mois, avant de la prolonger de deux ans, à la suite d’un dialogue.
La « volte-face » de ce jeune général alors agé de 38 ans, en plus d’une close dans les conclusions du dialogue national l’autorisant à porter sa candidature à la présidentielle ont provoqué des manifestations violentes, au cours desquelles plus de 50 personnes ont trouvé la mort et plus de 600 ont été arrêtées.
En février dernier, Deby a pris tout le monde de court en annonçant que les élections présidentielles auraient lieu le 6 mai, soit plusieurs mois avant la date initialement prévue.
Lire la suite sur BBCafrique.com