Le dimanche 05 septembre 2021, les forces spéciales de Guinée, dirigées par le colonel Mamadi Doumbouya, ont délogé Alpha Condé du pouvoir à travers un coup d’Etat. Depuis, le pays est entré dans une phase transitoire après celle de 2008 à 2010 du CNDD.
Près d’une année de la prise du pouvoir par l’armée, que peut-on retenir de la gestion de celle-ci ? Quel bilan dresser ?
A quasiment une semaine du 05 septembre 2022, leaders politiques, activistes de la société civile, citoyens, chacun y va de son commentaire.
Interrogé par avenirguinee.org, le président du Parti Républicain pour le Renouveau (PRR) dresse le bilan de la première année du CNRD aux commandes du pays. Ansoumane Fofana (Ousby) note dans son agenda des actions phares de la transition. Entre autres la conduite et finition des projets entamés par le régime déchu, la moralisation de l’économie à travers la création de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
« Ce que j’apprécie dans la gestion de Doumbouya, parce qu’on dit que l’administration est une continuité, c’est le fait que les projets qu’il a trouvés n’ont pas été arrêtés ; les projets ont continué et ont été achevés. Ça, il faut le saluer. Vous avez vu nos routes aujourd’hui, nous sommes à 75% d’exécution. Aujourd’hui, il a fallu l’arrivée du CNRD pour que les travaux accélèrent. Ça, c’est un premier bilan », dit l’homme politique.
« Deuxièmement », poursuit-il, « c’est la mise en place de la CRIEF… Quand vous avez été à la tête d’un pays, vous avez été à la tête d’une régie financière à un moment donné, on doit vous demander comment vous avez géré. Je crois bien que ce n’est pas mauvais. A cause de la CRIEF, aujourd’hui, dans l’administration, chacun a peur. Quand il y a une machine comme ça qui peut freiner le saignement financier, je pense que c’est un bilan aujourd’hui à saluer ».
A en croire notre interlocuteur, la publication des 10 points clés pour un retour à l’ordre constitutionnel est un élément déclencheur de la volonté du palais Mohammed V à poser des actes majeurs avant de laisser le pouvoir aux civils.
« Et, en plus, le fait d’énumérer les 10 points qui sont entre autres : le recensement de la population, l’assainissement du fichier électoral, le référendum, l’organisation des élections communales, législatives présidentielle, l’installation des élus locaux…, tout cela est un bilan ».
Concluant ses propos, il dit ne pas comprendre le fait que des politiques et citoyens rejettent le chronogramme de la transition proposé par le CNRD, alors qu’Alpha Condé était parti pour 6 ans à la tête de la Guinée.
« 36 mois n’est pas beaucoup par rapport à tout ce que nous faisons. Les gens allaient accepter les 6 années d’Alpha Condé. Pourquoi on ne peut pas aider ces militaires à sortir de cette transition ? », s’est interrogé Ansoumane Fofana.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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