Le procès des massacres du 28 septembre 2009 s’est ouvert ce mercredi à Conakry avec toutes les commodités. Un procès depuis 13 ans. Son ouverture a fait couler beaucoup d’encres et de salives dans la cité.
Me Pépé Koulémou, l’un des avocats de la défense dans ce procès, interrogé ce matin par avenirguinee.org, a fait savoir ses sentiments en ces termes « l’ouverture de ce procès est un ouf de soulagement puisque c’était attendu depuis plusieurs années. Depuis 2009, les guinéens ont été confrontés à cette difficulté et jusqu’à maintenant c’est devenu une sorte d’épée d’amoclète sur des citoyens. Parmi eux, des innocents et puis le monde politique s’en servait pour régler des comptes. Cette ouverture va certainement permettre aux uns et aux autres, à tous ceux qui sont impliqués dans la procédure, d’être situés sur leur sort en terme de culpabilité. Je pense que c’est le tribunal seul qui pourra déclarer quelqu’un coupable ou non coupable. Ça permettra à nos clients de connaître leur sort » , a-t-il manifesté.
Répondant à la question de savoir si cette première journée répondait à toutes les procédures, il laisse entendre que « Pour ce départ, je m’abstiendrai de faire des dénonciations par rapport à tout ce qui s’est passé lors de cette première journée. Parce que dans la vie, tout ce que l’homme fait est une école. Une école pour les magistrats, pour les défenseurs et de la partie civile tout comme d’ailleurs les accusés qui comparaissent maintenant.
Pour le moment, le cadre n’est pas mauvais et le déroulement a bien commencé sans haine sans animosité. A mon avis, ce sont des guinéens qui vont juger d’autres guinéens qui comparaissent par devant eux », martèle Me PK
A la surprise de tout le monde, après la présentation des accusés et leurs charges, le procès a été renvoyé au 04 octobre 2022 suite à la demande des avocats de la défense. Mais, pour Me Pépé, il semblerait que le président de la cour a manqué de faire une interrogation aux clients.
« Simplement hier, je ne sais pas si ça été la volonté du président de la cour, après la lecture de l’ordonnance qui a renvoyé nos clients devant le tribunal, il lui a manqué certainement de demander à nos clients s’ils reconnaissaient les faits ou pas. Alors, par principe, lorsque vous procédez à un tel exercice, vous devez faire cette demande, c’est aux clients de répondre s’ils reconnaissent ou pas « .
Par rapport au retrait de la CPI dans le procès, notre interlocuteur affirme que cela prouve l’indépendance de l’Etat guinéen.
« Je crois que la signature d’un accord de retrait de la cour pénale internationale dans ce présent procès consacre ici l’indépendance de l’Etat guinéen, de sa souveraineté de procéder à l’examen souverain de ce fait qualifié de crime. Ça soumet à l’examen des autorités judiciaires de notre pays. A mon avis, si la cour se retire pour que les faits soient examinés par les tribunaux guinéens, ça c’est une bonne chose « , conclu Me Pépé Koulemou.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
624722825