Plusieurs femmes et enfants se sont noyés dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun après que leur pirogue a chaviré alors qu’ils fuyaient une attaque de Boko Haram, a confirmé un responsable local.
Dandi Gandaf, l’officier divisionnaire de Blangoua, une unité administrative de la région, a déclaré à la BBC que des centaines de militants de Boko Haram lourdement armés ont pris d’assaut le village de Koutoula dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre. Ils ont tiré des coups de feu au hasard, pillé des magasins et tué plusieurs personnes, dont le chef du village.
« Alors que des centaines de [combattants] de Boko Haram armés de kalachnikovs tiraient de nombreux coups de feu, les femmes et les enfants qui fuyaient la nuit sont entrés précipitamment dans des pirogues », a-t-il déclaré.
« En raison des tirs répétés, les femmes tremblaient de peur. Elles se sont penchées d’un côté et c’est ainsi que la pirogue s’est renversée », a ajouté M. Gandaf.
Elles se dirigeaient vers le Tchad voisin pour se mettre à l’abri en traversant le fleuve Logone, mais elles n’ont malheureusement pas pu atteindre leur sanctuaire. Le Tchad est également paralysé par les attaques de Boko Haram.
Le nombre exact de femmes et d’enfants décédés n’est pas encore connu, mais le responsable local a déclaré qu’aucun des occupants de la pirogue n’avait survécu. Une pirogue peut transporter entre 15 et 20 personnes, a-t-il précisé, alors que les médias affirment que plus de 30 personnes se sont noyées.
Avant l’attaque de samedi soir, il y avait eu environ quatre autres raids violents dans la région par les militants djihadistes, a révélé le fonctionnaire. Il a également déploré la réaction inopportune des soldats camerounais.
« Ils [les soldats] ne maîtrisent pas le terrain. Ils sont venus pendant la journée, alors que Boko Haram a attaqué la nuit… Ils entendaient des coups de feu mais ne savaient pas où aller et contrer. »
Les villageois de Koutoula auraient fui la zone par crainte de nouvelles incursions, alors qu’une opération conjointe de l’armée et des unités d’autodéfense est en cours pour capturer les militants.
Les attaques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun durent depuis plus d’une décennie. Malgré les efforts de lutte contre le terrorisme déployés par la task force multinationale mixte composée de troupes du Cameroun, du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Bénin, le groupe djihadiste continue de faire des ravages dans ces pays.
Avenirguinee avec BBC