Vendredi dernier, le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya a présidé, au palais Roi Mohammed V, la session inaugurale du cadre de concertation inclusif. Cette cérémonie, qui a regroupé plusieurs personnalités des différentes couches du pays, a été marquée par l’absence des partis politiques du G58. Ces derniers déplorent le caractère inclusif donné à ce cadre d’échanges avec les autorités de la transition. Hormis les politiques, d’autres acteurs de la société civile n’ont pas pris part à cette cérémonie.
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, le responsable du Forum des Forces Sociales de Guinée’’ a donné les raisons.
« La rencontre d’hier, j’avoue que le Forum des Forces Sociales de Guinée n’a pas été représenté. Nous n’étions pas là hier pour la simple raison qu’on a tiré des leçons des concertations passées. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis la prise du pouvoir par l’armée, il y a eu plusieurs cadres de consultation, de concertations. On a commencé au palais Mohamed V jusqu’à l’hôtel Kaloum mais, on a estimé qu’avec ces différentes concertations ,il n’y a pas eu de grandes satisfactions. Parce que tout ce qui est mieux dans une concertation, après une concertation déjà ou une consultation, si le résultat est partagé avec les acteurs qui ont pris part à la consultation, ça encourage les uns et les autres à participer », a déclaré Danso Camara.
Mais au palais, poursuit-il, : « on était là-bas. A la suite de ça, la plupart des acteurs ont proposé des contributions qui ont été envoyées directement aux autorités. C’est à la suite de ça qu’ils ont fait la charte. Donc, pour des questions de lisibilité et de transparence, il devrait normalement faire le résumé de toutes les propositions reçues et expliquer à l’intérieur quels sont ceux qui ont fait des propositions qui ont été mises dans le document. Il n’y a pas eu ça et c’est la même chose. Doncn nous, nous avons pensé que ça allait être juste événementiel ; il n’y allait pas y avoir de grandes choses. C’est pourquoi, nous on n’a pas voulu prendre part à cette rencontre… », explique-t-il .
Le conseil national des organisations de la société civile (CNOSCG), lui, a pris part à cette session inaugurale initiée par le CNRD. Son secrétaire exécutif, Ange Gabriel Haba, indique que cela est motivé par le fait que la réussite de la transition dépend du dialogue.
» On a pris part à cette rencontre parce que nous pensions que rien ne peut aller dans une démocratie sans le dialogue ; le dialogue est le poumon de la démocratie. Et, si nous voulons contribuer à la réussite de cette transition, c’est par la concertation, et c’est par le dialogue ».
Plus loin, il ajoute que l’abstention de certains leaders politiques et d’opinions relèvent de la culture d’intérêts personnels.
» En ce qui concerne les autres acteurs qui n’ont pas pris part à cette rencontre, c’est une chose et son contraire. On ne peut pas demander le dialogue à un gouvernement et qu’on vous offre l’espace, vous prenez votre retraite pour des intérêts purement personnels », dit-il.
« j’estime qu’au regard du contenu même du cadre de concertation, de ce qui va être débattu là-bas, tous les acteurs vont rejoindre finalement le cadre parce qu’il est question de débattre l’un et l’autre, la durée de la transition, les étapes sont déclinés… c’est de faire des propositions sur la durée de la transition conformément aux étapes qui ont été données par le CNRD. Je pense que si les gens veulent aider le pays à réussir cette transition, c’est le bon moment pour chacun ou pour chaque acteur de rejoindre ce cadre de concertation pour éviter que leurs préoccupations ne soient pas prises en compte », conseille Gabriel Haba.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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