Depuis près de trois jours, des propos indélicats circulent sur les réseaux sociaux à l’encontre du Chef de l’État et de certaines personnalités du pays, notamment par des blogueurs résidant en dehors du continent africain.
Ce mardi 10 septembre, les responsables de l’ONG « Observatoire Guinéen de la Cybersécurité » ont tenu une conférence de presse à Conakry, sous le thème : « Offense au Chef de l’État : à quoi s’expose-t-on en insultant le Président de la République sur les réseaux sociaux ? »
Lors de son intervention, Nouhan Traoré a tout d’abord rappelé : « (…) Quand quelqu’un vous casse les dents, il faut lui casser les dents. Vous avez tous vécu l’enfance : quand un ami vous insulte, avez-vous le droit d’insulter son père ? Je ne crois pas. Œil pour œil, dent pour dent. Si quelqu’un vous casse les dents, cassez-lui les siennes. Si quelqu’un vous frappe à la tête, répondez-lui. Quand quelqu’un vous insulte, vous avez le droit de lui retourner ses injures. Cependant, avez-vous le droit d’insulter son père en retour ? Non. Quand un artiste comme Singleton insulte nommément des blogueurs, ces derniers ont pleinement le droit d’entreprendre des actions judiciaires contre lui. C’est leur droit en tant que citoyens. Cela ne signifie en aucun cas qu’ils ont le droit d’insulter le Président de la République. Toute personne, dont l’image ou la crédibilité est atteinte par les propos ou les actes de quelqu’un, a le droit d’agir en justice contre l’auteur des propos. Les blogueurs concernés disposent donc du droit d’intenter une action en justice contre Singleton. C’est ce que dit la loi de la République. Mais est-ce que, parce que Singleton a insulté les blogueurs, ces derniers ont à leur tour le droit d’insulter le Chef de l’État ou ses ascendants ? Ou encore d’autres hautes autorités ? Absolument pas. Cela devient une escalade. Si vous banalisez les insultes contre le Président de la République ou d’autres autorités simplement parce qu’un artiste a insulté des blogueurs, vous commencez à saboter et à banaliser les institutions de votre pays. Ce n’est pas la personne qui est en cause, mais l’institution qu’elle incarne », a-t-il dit.
En termes de recommandations, « nous demandons au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, au regard de la gravité des conséquences liées au délit d’offense au Président de la République, ce qui suit :
– Réunir les éléments constitutifs du délit d’outrage au Président de la République, rechercher les auteurs et complices, et les traduire devant la justice pour qu’ils soient jugés et condamnés conformément aux lois en vigueur.
– Engager les procédures nécessaires pour obtenir l’extradition des blogueurs guinéens en fuite dans les pays occidentaux afin qu’ils soient jugés et condamnés en République de Guinée pour des faits d’outrage au Président et aux hautes personnalités publiques.
– Réprimer toute atteinte aux lois garantissant le respect des autorités.
– À l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) : assurer la régulation du secteur des télécommunications afin de bloquer tout site diffusant des contenus susceptibles d’offenser le Président de la République ou d’autres personnalités publiques.
– Sanctionner sans complaisance les opérateurs de téléphonie mobile, fournisseurs d’accès à Internet, hébergeurs et autres intermédiaires techniques dont les agissements faciliteraient la diffusion de propos injurieux ou diffamatoires envers le Président ou d’autres hautes personnalités. »
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
621269981