Dans un décret lu sur les ondes des médias d’État le vendredi dernier, le Chef de l’État, Colonel Mamadi Doumbouya a procédé à la nomination de la dame Djenab Touré (ancienne directrice du département fichier électoral à la CENI), Directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale au ministère de l’administration du territoire national.
Elle aura donc la lourde responsabilité de gérer les affaires politiques et le processus électoral pendant la transition. Cette nomination, pour certains leaders politiques, est la preuve de la ‘’déroute’’ du CNRD vis-à-vis des engagements pris lors de la prise du pouvoir.
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org, le président de l’Union Guinéenne pour la Démocratie et du Développement (UGDD), Pépé Francis Haba, s’est indigné de cette décision du président de la transition.
« Cette femme fait partie de l’ancienne administration électorale qui était la CENI qui a plongé notre pays dans des crises profondes dû à leur incapacité à gérer un processus électoral crédible , libre et transparent. Et cela dit, je ne peux pas aussi être étonné du recyclage qui vient d’être effectué par le président de la transition puisque nous sommes déjà habitués. Parce que les engagements que le président de la transition a tenus à la prise du pouvoir en disant que « il n’y aura pas de recyclage », cet engagement s’est volé complètement en l’aire », commente-t-il.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, le président de la transition et son équipe sont en train de préparer quelque chose pour de nouveau plonger notre pays dans la crise. Sinon, on ne peut pas quand-même accepter que des gens qui ont contribué, on va dire pratiquement envoyé notre pays au bord de la guerre civile, que ces gens-là aient de nouveau la confiance pendant une transition ».
Plus loin, le responsable des questions politiques de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), a fait savoir que cette démarche des autorités de la transition est l’étincelle preuve qu’un ‘’agenda caché’’ est en train d’être déroulé.
« Dès le départ, ils ont prêté des agendas cachés aux leaders politiques alors que les leaders politiques n’ont pas d’agendas cachés. Nous, nous sommes à la conquête et l’exercice du pouvoir pour l’intérêt supérieur des populations guinéennes et pour l’intérêt de notre pays. Maintenant, nous ne savons pas, eux qui disaient qu’ils vont gérer le pays avec transparence, qu’ils vont tuer l’ethnie, nous constatons complètement le contraire. Et, nous constatons que c’est eux plutôt qui veulent confisquer le pouvoir par des nominations partisanes, par des recyclages des militants scellés du régime qui ont contribué à plonger notre pays ; cela est tout simplement inadmissible, on ne devrait pas l’accepter en tant que politique », a laissé entendre ce proche de Cellou Dalein Diallo.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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