l’intersyndicale de l’éducation. Une négociation tripartite entre le gouvernement, le patronat et les centrales syndicales a été récemment enclenchée par les autorités de la transition. Ces pourparlers entre l’État et les représentants des travailleurs s’accentuent sur les conditions de vie et de travail de ces derniers. Non associée à cette négociation alors qu’elle a alerté sur une possibilité d’aller en grève si ses revendications liées à la revalorisation salariale et autres ne sont pas prises en compte, l’intersyndicale de l’éducation déplore le déroulement de ces discussions.
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, le secrétaire général de la Fédération Syndicale Professionnels de l’Éducation (membre de l’intersyndicale de l’éducation), a tout d’abord regretté la mise à l’écart de l’intersyndicale de l’éducation dans ces négociations.
« Nous avons appris (le même jour que les négociations ont commencé) que les centrales syndicales et quelques fédérations de l’éducation sont conviées à une négociation. Nous, nous n’étions pas informés, nous n’avons pas été associés. C’est pourquoi aujourd’hui, tout le monde sait que les problèmes de l’éducation sont à part », a laissé entendre d’entrée le Camarade Salif Camara.
Poursuivant, il déplore la mise en avant, par les centrales syndicales présentes à ces négociations, de la question de subvention des centrales au détriment des revendications des travailleurs.
» Ce qui nous a beaucoup surpris, c’est qu’autour des points de revendications de la centrale, il y a la subvention des centrales (3 milliards GNF) qu’on a mis devant les autres points. A l’heure où nous sommes, le monde est frappé par une crise aiguë et les travailleurs vivent à l’agonie totale. Si toutefois, des syndicalistes, des centrales qui entrent en négociation avec le gouvernement et déposent une plate-forme de revendications ou qui commencent à négocier d’abord pour 3 milliards qu’on donne comme subvention aux centrales syndicales (qui étaient donnés auparavant et qui n’avaient pas d’effets) pendant que le salaire est dérisoire, pendant que le panier de la ménagère est affecté, pendant que les DCE, DPE,…n’ont pas de budget de fonctionnement… c’est pourquoi, nous demandons à tous les enseignants de rester debout comme un seul homme pour défendre notre intérêt : nos conditions de vie et de travail », mentionne t-il.
Et d’ajouter : « Il est inadmissible que les centrales syndicales qui représentent les travailleurs, au lieu de parler des conditions de vie et de travail des travailleurs, cherchent à remplir leurs poches ».
Interrogé sur l’adhésion de l’intersyndicale de l’éducation aux accords qui découlent de cette négociation tripartite, ce syndicaliste a fait savoir qu’ils ne se sentiront nullement « concernés » par ceux-ci.
» Pas du tout parce que la plupart de nos points de revendications ne font pas partie des points présentés à ces négociations… ce n’est pas que les revendications salariales, notre objectif aussi c’est bien-sûr la qualification du système éducatif. Le système ne peut pas être qualifié quand les salles de classes sont là sans enseignants. Après la proclamation des résultats des examens, ils diront que les enseignants sont ceci ou cela, nous serons les personnes responsables. Et, on va nous accuser à tort pendant que les enfants ont passé l’année dans la zizanie », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le syndicaliste appelle le président de la transition à s’impliquer dans cette affaire pourvu d’une résolution rapide de la crise.
« Au Colonel Mamadi Doumbouya, qu’il sache qu’il a affaire avec des personnes. Il n’a qu’à regarder leur façon de faire, analyser et il trouvera une solution ».
Nous demandons à tous les enseignants de rester mobilisé; on les a pris en otage. Parce que, quand un syndicaliste a une base, tu crains de faire des bêtises. Parce que si tu les fais, tu peux subir des sanctions graves venant de ta base. Mais quand tu n’as pas de base, tu n’as rien à perdre. Donc, de rester mobilisés, de s’informer humblement. Parce que si nous ne gagnons rien cette fois-ci, ça veut dire que nous allons continuer à vivre dans le désespoir », a conclu Salif Camara, Secrétaire général de la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Éducation.
Il faut noter qu’une consultation à la base a été entamée par l’intersyndicale de l’éducation. Selon le camarade Salif Camara, dans la commune de Matoto, les enseignants à la base ont donné leur aval pour déposer un préavis de grève auprès du ministère d’ici mi avril. Les étapes suivantes des consultations se feront à Ratoma et dans les 3 autres communes de la capitale Conakry.
Les deux Ibrahima Sory pour avenirguinee.org
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