La réalisation du barrage hydroélectrique de Souapiti, conçue pour alimenter la Guinée et plusieurs pays voisins en électricité, a malheureusement transformé le quotidien des riverains en véritable calvaire. Ces derniers, réunis au sein de l’Union des Impactés de Souapiti, dénoncent des pertes massives de terres cultivables et des vies humaines à cause des noyades et des récentes inondations.
Dans un entretien exclusif avec avenirguinee.org, Mohamed Lamine Conté, président de l’Union des Impactés de Souapiti, a longuement évoqué les problèmes auxquels les populations locales sont confrontées. Selon lui, le lac de retenue du barrage déborde, inondant les champs et menaçant les habitations. « Le lac a dépassé ses limites sans qu’une délimitation claire n’ait été effectuée. Il aurait fallu des bornes visibles pour empêcher les riverains de cultiver dans des zones dangereuses », a-t-il déploré.
Les champs inondés, comprenant des cultures de fonio, de riz, de maïs et de manioc, s’étendent sur plusieurs zones allant de Dubréka à Télimélé, en passant par Pita et Kindia. Ce débordement affecte également des habitations, certaines ayant été littéralement emportées par les eaux.
L’insécurité liée à la montée des eaux a également un impact sur la faune sauvage. « Des hyènes ont pénétré dans des villages, tuant plus de 150 moutons. Des serpents agressent les villageois, rendus vulnérables par les inondations », a ajouté Mohamed Lamine Conté, appelant à une solution rapide pour relocaliser les populations.
En ce qui concerne les fréquentes noyades, bien que des gilets de sauvetage aient été distribués grâce aux efforts de la SOGES, le président de l’Union regrette que les voies navigables ne soient pas balisées. Selon lui, les pirogues risquent de heurter des arbres immergés, provoquant des accidents souvent fatals. « Nous avons alerté la SOGES, et son directeur général nous a promis de prendre des mesures », a-t-il conclu.
La situation à Souapiti est critique et nécessite une intervention urgente des autorités pour sauver des vies et préserver les moyens de subsistance des communautés locales.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org 621269981