Le 8 mars prochain, l’humanité célébrera la Journée Mondiale de la Femme. Cette journée dédiée aux femmes est l’occasion pour les décideurs de porter un regard rétrospectif sur la situation des femmes.
C’est dans ce contexte que notre rédaction a rencontré ce mardi la toute première femme à avoir occupé le poste de Directrice Générale du Laboratoire National de Géologie depuis sa création en 1960, qui est toujours majoritairement dirigé par des hommes.
Dans cette interview, la Directrice Générale du Laboratoire National de Géologie, Mme Wodia Magasouba, a mis en valeur le rôle de la femme dans des postes de responsabilité au sein du gouvernement.
Diplômée en chimie de l’université de Kankan et experte renommée, Mme Magasouba occupe aujourd’hui une place centrale en tant que Directrice Générale du Laboratoire National de Géologie, sous la confiance du Général Mamadi Doumbouya. Forte de son parcours académique et de son engagement, elle a accepté de partager avec nous ses expériences et les défis auxquels les femmes sont capables de relever.
Interview…
Avenirguinee : Bonjour Mme, pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours ?**
DG :Je suis Mme Wodia Magasouba. J’ai obtenu mon diplôme à l’université de Kankan, en tant que major de la 41ème promotion de la faculté. Après cela, j’ai immédiatement commencé à enseigner, d’abord à l’université de Kankan, puis j’ai donné des cours dans les lycées pendant ma première année. Ensuite, j’ai enseigné la chimie organique à l’université Gamal pendant ma deuxième année. En 2008, j’ai intégré la fonction publique au département des mines et de la géologie.
Avenirguinee : Mme, le 8 mars prochain, l’humanité célèbrera la Journée Mondiale de la Femme. Cette journée dédiée aux femmes est une occasion pour les décideurs de porter un regard rétrospectif sur la situation des femmes. Vous, en tant que femme, comment comptez-vous célébrer cette journée ?**
DG : Tout d’abord, je tiens à souhaiter une bonne fête à toutes les femmes du monde, en particulier celles de mon beau pays, la Guinée. Pour ma part, je prévois de célébrer le 8 mars différemment. Plutôt que de participer à des festivités, je pense qu’il serait plus bénéfique d’organiser des conférences et des débats sur l’autonomisation des femmes. Nous devons discuter de la manière dont les femmes peuvent réaliser leurs rêves et devenir autonomes. Les femmes ne sont pas uniquement destinées à être des instruments domestiques ; elles peuvent être des leaders et des visionnaires. Si nous voulons vraiment progresser en tant que société, il est essentiel que les femmes prennent leur destin en main. Nous devons nous concentrer sur les moyens d’encourager les femmes à sortir de leur situation actuelle et à atteindre leur plein potentiel.
Avenirguinee : Mme, que pensez-vous des violences faites aux femmes, un phénomène qui touche la société aujourd’hui ?**
DG :Nous condamnons fermement les violences faites aux femmes. Cependant, il est important de reconnaître que nous sommes parfois responsables de notre propre sort. Si nous ne prenons pas en charge notre propre vie et que nous dépendons constamment des autres, nous risquons d’être exploitées. Les femmes doivent cesser de se considérer comme des victimes et commencer à agir pour leur propre bien-être. Nous devons également demander à l’État de nous soutenir dans notre quête d’autonomie, mais nous devons être prêtes à assumer les responsabilités qui nous sont confiées.
Avenirguinee : Mme, quel message souhaitez-vous transmettre aux femmes qui continuent d’attendre que leur mari prenne soin d’elles ou qui ne s’impliquent pas dans la société ?**
DG :Je demande au Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, de continuer à nommer des femmes à des postes de responsabilité. Les femmes ont un énorme potentiel et peuvent apporter une contribution significative à tous les niveaux de la société. Je suis convaincue qu’une femme ministre peut accomplir en un ou deux ans ce qu’un homme ne pourrait pas réaliser en dix ans. Il est temps de reconnaître que les femmes ont les mêmes compétences et les mêmes capacités que les hommes, et qu’elles méritent d’être traitées sur un pied d’égalité.
Entretien réalisé par Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org