Le 8 mars prochain, l’humanité célèbrera la Journée mondiale de la femme. Cette journée dédiée aux femmes est l’occasion pour les décideurs de porter un regard rétrospectif sur la situation des femmes.
C’est dans ce contexte que notre rédaction a rencontré ce lundi une jeune dame du nom de Fatoumata Binta Diallo, PDG de l’entreprise « Fatou Céréales », une entreprise évoluant dans le secteur agro-alimentaire.
Dans cette interview, la patronne de cette entreprise, Fatoumata Binta Diallo, diplômée en méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises, est revenue sur les motifs qui l’ont poussée à se lancer dans ce domaine.
« Après l’université, j’ai eu du mal à trouver un emploi. Dans un premier temps, j’ai trouvé un emploi, mais le salaire n’était pas satisfaisant. Les frais de transport et les autres charges n’étaient pas couverts par le salaire. C’est pourquoi j’ai suivi des formations en entrepreneuriat et j’ai décidé de créer ma propre entreprise dans le secteur agro-alimentaire, en particulier dans la transformation des céréales », a-t-elle rappelé.
Poursuivant, la jeune femme ambitieuse a souligné que son entreprise se spécialise dans la transformation des céréales. « Nous produisons du fonio sous différentes formes : précuit à la vapeur, gris, bouilli, ainsi que des dérivés tels que la poudre de fonio pour les pâtes et céréales pour bébés. Nous produisons également du mil, du diacri (dérivé du mil), du gruau de maïs, de la farine de maïs, et nous expérimentons actuellement les tubercules, les ignames et la farine de manioc. »
Interrogée sur les avantages qu’elle a tirés de ce métier depuis sa création, notre interlocutrice a souligné que les débuts n’ont pas été faciles pour elle.
« Franchement, les débuts ont été très difficiles. L’obtention de clients et l’approvisionnement en matières premières étaient particulièrement difficiles. Cependant, les choses commencent à s’améliorer maintenant. Nous avions du mal à convaincre les clients d’acheter nos produits. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il est important de se spécialiser dans le domaine choisi. Nous nous sommes concentrés sur les céréales et avons recherché les équipements et le financement nécessaires. Pour démarrer, j’ai utilisé mes propres fonds pour acheter les matériaux nécessaires, la matière première, les emballages et les étiquettes. En tant qu’informaticienne, je crée moi-même mes étiquettes. Cependant, j’ai réalisé qu’il était nécessaire de formaliser l’entreprise pour aller plus loin. Nous nous sommes donc enregistrés auprès de l’APIB pour formaliser l’entreprise. Depuis lors, les choses ont commencé à s’améliorer. Aujourd’hui, nous sommes connus sur le marché et nous vendons nos produits dans les supermarchés, les grandes boutiques, les stations-service et nous participons à des expositions et des foires. »
Elle a également mentionné les difficultés rencontrées pour atteindre ses objectifs.
« Nous avons rencontré des difficultés, car nous vendons des produits saisonniers et périodiques. Le fonio, par exemple, est notre produit phare, mais récemment, son obtention a été très difficile en raison de problèmes chez les producteurs, ce qui a affecté les transformateurs et la commercialisation. De plus, les prix élevés se répercutent sur les clients, ce qui peut affecter les ventes. Nous avons également rencontré des problèmes d’achats de matières premières au poids correct sur les marchés. »
En conclusion, elle a lancé un message fort : « J’ai rapidement compris que l’État ne peut pas tout faire pour nous. Chacun doit contribuer, même dans des petits gestes comme la gestion des déchets. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme prestigieux pour réussir. Actuellement, ce sont les métiers qui rapportent le plus par rapport aux grands diplômes. »
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org 62126998