Dans un entretien exclusif accordé à la rédaction d’avenirguinee.org mercredi dernier, Mohamed Kouyaté, coordinateur général de la mode en Guinée, a levé le voile sur les préparatifs en cours pour les très attendues 72h du Textile guinéen.
Cet événement d’envergure, initié en 2023, vise à célébrer et à promouvoir le savoir-faire exceptionnel des artisans guinéens et africains, mettant en lumière les créateurs de mode et les artisans du textile. Après une première édition réussie aux États-Unis en septembre 2023, la deuxième édition est prévue à Bruxelles du 1er au 3 août 2024.
» C’est un événement dont l’objectif principal est de faire la promotion du savoir-faire des artisans guinéens et africains. Nous organisons beaucoup d’événements en Guinée, mais aujourd’hui on a besoin de s’internationaliser. C’est pourquoi on a initié ce projet pour pouvoir faire sortir nos artisans de la Guinée, avec leurs œuvres exclusivement consacrées au textile guinéen, parce que c’est notre identité. C’est pourquoi on a dénommé l’événement les 72h du textile guinéen. On a prévu de faire l’événement dans les plus grandes capitales du monde. On a fait la première édition à New-York, la deuxième sera à Bruxelles, la troisième en 2025 à Montréal, 2026 à Londres, 2027 à Paris, on a initié l’événement sur les cinq (5) années-là. On a signé des conventions de partenariat avec les associations qui sont déjà dans ces pays-là », dit le coordinateur de la Mode en Guinée.
Contrairement à l’édition précédente, cette année, l’événement se déroulera sur une période exceptionnelle de sept jours, contre trois jours seulement l’année dernière. Mohamed Kouyaté a ainsi insisté sur la particularité.
“ Il faut dire que la particularité des 72h du textile guinéen de cette année est qu’on fera sept (7) jours d’expositions, contrairement à trois (3) pour l’année dernière. Nous avons constaté que les trois jours ne sont pas suffisants par rapport à ce que nous voulons faire. On a jugé nécessaire avec nos partenaires de proroger la durée d’exposition. Pendant une semaine, les artisans feront des marchés. L’autre particularité, ce sont les défilés de mode. L’année dernière, on a fait un seul défilé de mode. Cependant, cette année on fera deux ouverts au grand public et gratuits en pleine journée pour que les gens puissent voir la valeur du textile guinéen. Le deuxième défilé se fera la nuit, on va inviter les grandes personnalités culturelles et diplomatiques”, a-t-il poursuivi.
Le coordinateur a également souligné l’importance de la collaboration avec le gouvernement guinéen, le Conseil National de la Transition (CNT) et la Présidence de la République. Grâce à cette collaboration fructueuse, le textile guinéen est désormais largement utilisé dans l’administration publique.
Cependant, malgré le soutien institutionnel, Kouyaté a mentionné des défis financiers, soulignant que les promesses de financement de l’État n’ont pas encore été réalisées cette année.
“ (…) Aujourd’hui, grâce à cette collaboration, le gouvernement se procure du textile guinéen à travers nos différents stylistes. On a une très bonne collaboration avec le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat, avec le fond de Développement des Arts et de la Culture et l’Office National du Tourisme, et l’office national de promotion de l’artisanat. C’est avec eux-mêmes qu’on organise cet évènement (…) L’apport de l’Etat est énorme en termes d’accompagnement institutionnel. C’est au niveau des questions financières qu’il y a le gros souci. L’année dernière, nous avons investi avec nos fonds propres (les billets d’avion, d’hébergement…). Cette année, on a des promesses de l’Etat qui ne sont pas encore réalisées. On attend de voir si les choses vont se débloquer”, espère-t-il.
En ce qui concerne les préparatifs, à quelques semaines de l’événement, notre interlocuteur affirme que de nombreuses étapes ont été franchies, notamment le casting des mannequins.
“ En Guinée, on a fait le casting des mannequins qui doivent partir, des artisans qui doivent aller exposer, on est maintenant à la phase des procédures de visas. On est déjà en partenariat avec l’ambassade de la Belgique qui nous accompagne. Après cette démarche d’obtention des visas, les stylistes auront un mois pour créer des créations en fonction des mannequins qui vont partir.
Du côté de la Belgique, tout est déjà prêt : on a la salle de l’évènement, tout est déjà en place pour accueillir les gens. A date, on a 60 participants qui sont des artisans, des ambassadeurs, des artistes, des journalistes, des personnes Étatiques. C’est le ministre de la culture qui va conduire la délégation”.
Dans son message, le coordinateur de la Mode en Guinée a suscité l’intérêt de cet événement et son apport pour la culture guinéenne et africaine. Ainsi, il a souhaité l’implication de tous pour sa réussite
“ Aujourd’hui, c’est une question de la Guinée, c’est un évènement pour tous les guinéens. Ce qu’on est en train de faire, c’est de donner le ton pour que les ressortissants guinéens, mais aussi les autres nationalités, puissent connaître la valeur de la Guinée à travers son textile ; puissent connaître ce que les artisans font en Guinée. Aujourd’hui, il faut conscientiser les guinéens qui vivent à l’étranger, mais aussi vanter le savoir-faire des guinéens aux blancs qui sont là-bas. C’est ce qui a fait que l’année dernière, nous avons reçu le prix honorifique du congrès des Etats-Unis d’Amérique de la Mairie New-York. Cela, parce que c’est un projet qui va non seulement montrer la valeur artistique de l’Afrique, mais aussi de la Guinée”, a-t-il conclu.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org
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