Reconnu non coupable des faits de détournement de deniers publics, contrairement aux accusations qui ont été faites à son encontre, l’ex DG de la CNPS, Dr Fodé Cissé, décide de participer aux débats publics. De ce fait, il a créé ‘’ En Marche pour la Paix et le Progrès’’, un mouvement qui a pour vocation de faire la promotion d’une Guinée paisible.
Ce lundi, 28 novembre, le président de MPP a accordé une interview à la rédaction d’avenirguinee.org au siège de son mouvement à Nongo, dans la commune de Ratoma. Dr Cissé s’est exprimé sur les sujets brûlants de l’actualité sociopolitique.
D’entrée, il a rappelé les raisons de la création de son mouvement.
« Nous avons mis ce mouvement en place pour mettre fin à des tristes situations qui se passent dans notre pays. En écoutant aujourd’hui les guinéens, chacun veut que notre pays avance, chacun veut que notre pays bouge, mais nos divisions politiques, nos divisions sociales bloquent la réalisation de ce rêve. Ces différentes divisions, c’est dans l’intérêt de qui ? C’est un petit groupe d’hommes au détriment des millions de guinéens qui se battent tous les jours pour faire avancer la Guinée. Le mal d’un pays se trouve où l’intérêt général a cédé la place aux intérêts partisans, aux intérêts égoïstes, aux actions partisanes. Les gens ne réfléchissent qu’en ethnies, qu’en communauté, personne ne voit l’intérêt général, c’est cette réalité que nous voulons changer, d’où la création de notre mouvement. Nous, on veut faire les choses différemment », a-t-il dit. Et, d’ajouter : « Nous ne sommes pas une addition d’individus ni une association d’individus ; nous ne sommes pas un parti politique, nous ne sommes pas de la société civile, nous sommes un rassemblement d’hommes et de femmes qui disent ‘’on n’en a marre de cette situation’’. Nous avons des énergies positives dans les domaines, donc, nous voulons travailler avec ces gens-là ».
Parlant du mini-remaniement du gouvernement, le président du mouvement en ‘’ Marche pour la Paix et le Progrès », a préféré s’abstenir de tout commentaire.
« Le mouvement que je préside aujourd’hui veut saisir l’opportunité que la transition à offerte. Vous savez, diriger n’est pas facile. Et, nous ne voulons pas faire des jugements de valeur sur des actions que des gens posent. Notre mouvement est naissant, on n’est pas fait pour un gouvernement ou un truc politique, nous voulons remédier à une situation qui se pose à notre pays ».
Par ailleurs, notre interlocuteur a laissé entendre que le chronogramme proposé par la junte à la CEDEAO devrait être respecté. Et que, par la suite, les dirigeants s’abstiennent à une éventuelle candidature à la présidentielle comme l’a promis le colonel Mamadi Doumbouya lors de sa prestation de serment.
« La transition est là pour deux ans et ceux qui sont aux commandes sont des guinéens. Nous, notre mouvement ne se focalise pas trop sur ça. Nous voulons faire en sorte qu’après cette transition, qu’il n’y ait plus de transition. Il faut qu’on ait des institutions fortes, parce que si on ne lutte pas contre les réflexes et les actions partisanes qui ont pris notre pays en otage, chacun se bat pour sa communauté, on n’est pas sûr d’avoir des institutions fortes. Parce que quand tu es partisan, tu vas exclure l’autre. Notre mouvement est à la fois curatif et préventif, on veut nous battre pour avoir des institutions fortes sans actions partisanes. Pour nous, l’essentiel est que les deux ans soient respectés. Et, le plus important aujourd’hui est que ceux qui sont là ne soient pas candidats. Donc, c’est une opportunité qu’on doit saisir », a-t-il spécifié.
En ce qui concerne le cadre de dialogue inclusif qui a été ouvert le 24 novembre dernier par le premier ministre, Dr Fodé Cissé, même s’il confie qu’il n’est pas demandeur, souligne tout de même que « dialoguer entre les citoyens guinéens, je pense que c’est au service de l’intérêt général. Pour nous, le dialogue a sa raison d’être…. Maintenant, ça dépendra de la position des uns et des autres. Ceux qui défendent l’intérêt général vont essayer d’avoir une position claire, mais ceux qui sont dans l’intérêt partisan et qui pensent que sans eux le pays sera en lambeau, c’est là-bas que les choses vont coincer », a martelé l’ancien DG de la CNPS.
S’adressant à la couche juvénile qui, selon lui, est souvent instrumentalisée par des politiques, ce cadre a lancé en un message en ces termes : « C’est vous qui êtes sur le terrain, c’est vous que les politiques utilisent, arrêtez qu’on fixe des limites à vos rêves, arrêtez qu’on prolonge votre temps au biberon, refusez qu’on vous dise que vous êtes le futur ; vous êtes maintenant le présent car, il y a aujourd’hui des présidents ou des ministres qui n’ont pas 40 ans. Pourquoi pas vous ? », s’est-il interrogé.
Et de conclure, « le pouvoir ne change pas un homme, mais plutôt il révèle la personnalité de l’homme. Si quelqu’un de partisan a le pouvoir, il va l’exercer avec des actions partisanes. Mais, quand quelqu’un qui s’est battu pour l’intérêt général jusqu’à avoir le pouvoir, il défendra toujours l’intérêt général de la population », a-t-il martelé.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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