Un régime politique même issu des urnes n’a pas vocation à s’éterniser au pouvoir à plus forte raison une junte née d’un coup de force. Prolonger les compteurs et la date butoir de la transition au nom de l’idéal de la refondation. C’est courir des risques tant pour les détenteurs de pouvoir que pour le pays tout entier. D’autant plus qu’au sein de la grande muette les arguments ne manquent jamais pour justifier un coup dans un coup. Au fur et à mesure que les années se succèdent la méfiance, la suspicion et les querelles d’égo gagnent les rangs.
Par ailleurs, c’est facile de prétendre que « le peuple » demeure en phase avec les militaires. La seule façon de vérifier cela c’est par des élections ou un référendum libre et transparent. Car le peuple s’exprime à travers le suffrage universel. Chacun parle et peut parler au nom du peuple. Par contre nul n’a le monopole, ni l’exclusivité absolu ; encore moins le droit de le représenter si ce n’est par un mandat reçu légitimement par un suffrage. Les peuples aiment changer de dirigeants, c’est une attitude naturelle et profondément ancrée en l’homme : celle d’avoir du goût pour la nouveauté. Alors plus le temps passe, plus les gens se lassent de votre présence et aspirent à une autre gouvernance.
Car comme le disait Honoré Balzac dans son ouvrage le père Goriot << si le coeur humain trouve des repos en montant les hauteurs de l’affection, il s’arrête rarement sur la pente rapide des sentiments haineux.>> ceci juste pour dire qu’il est plus facile de se faire haïr que d’être aimé.
Ainsi, l’une des plus grandes sagesses dont tout Homme D’État doit posséder, c’est celle de savoir quitter le pouvoir à temps. Cela ne veut pas dire, partir seulement au moment où tout le monde est satisfait de vous par rapport au travail bien accompli ; Mais partir surtout quand vous n’avez pas encore fait du tord à tout le monde. partir lorsque vous n’aurez pas déjà transformé la majorité de vos concitoyens en de redoutables ennemis.
Enfin, mieux vaut s’en allé dans la peau d’un réformateur attitré que de s’entêter à forger l’image d’un révolutionnaire éphémère. Le réformateur , c’est celui là qui initie, qui impulse et oriente des grands projets pour la nation en fixant le Cape ; toutefois il n’a pas la prétention de les achever tous, avant son départ; puisqu’il est conscient que les grandes et les bonnes reformes s’instaurent et s’évaluent à long terme. Tandis que le révolutionnaire endosse la posture d’homme providentiel, un homme du genre Hercule qui se croit capable de renverser et d’inverser le système en un temps record. Il se sent puissant au point de s’attaquer à tout , au même moment et au finish l’on retient peu de lui; Le révolutionnaire se croit tellement fort qu’il ne voit pas le trou de sa propre tombe qu’il creuse. Ernesto Ché Guévara, ne me dira pas le contraire…
Ibrahima M’Bemba Bah un jeune, une conscience, un idéal